Carole Jacques
Même pas peur : tour de chant solitaire et tendre.
Marion Duquenne, Lucile Oza et Marie Provence s’emparent du monologue de Gilles Granouillet qui campe une mère véhémente et émouvante, qui rêve sa vie en cinémascope pour oublier ses cauchemars.
La mère de Burt est une figure typique plutôt qu’un personnage, et Gilles Granouillet, en l’inventant, offre une petite sœur à Mère courage, à la mère de La Promesse de l’aube ou à la Pina de Rome ville ouverte : une résistante, une femme en guerre, une militante de la seule cause qui vaille, son fils, dont elle porte haut l’étendard au risque du grotesque et de l’incompréhension. Elle prend la parole et ne la rend pas, et dit ce que c’est qu’être une môme devenue trop tôt mère, une alouette face au miroir de la réussite, un piaf ébouriffé et tenace s’essayant à survivre dans l’adversité dont la vengera son fils qui s’appelle Burt, « comme Lancaster ». Trois comédiennes interprètent ce rôle puissant et émouvant, « pour mieux suivre la véhémence de la parole et la pensée inconsciente » de cette mater dolorosa, « sublime, forcément sublime », aurait dit Marguerite Duras…
Catherine Robert
à 13h30. Tél. : 04 90 86 30 37.
Même pas peur : tour de chant solitaire et tendre.