Yoncheva/Ciofi/Lezhneva

En avril, les sopranos sont à l’honneur de la Philharmonie qui accueille successivement Sonya Yoncheva, Patrizia Ciofi et Julia Lezhneva. Commençons par la première : ceux qui regrettent que la Bulgare à la voix ronde et puissante ait annulé son Eugène Onéguine en juin à l’Opéra Bastille « parce que le rôle de Tatiana ne lui convient artistiquement plus » pourront peut-être se consoler avec ce récital consacré à Haendel. Un répertoire qu’elle connaît bien pour avoir travaillé à ses débuts au sein du Jardin des Voix de William Christie, et pour avoir enregistré récemment un album Haendel chez Sony Classical. Comme elle, l’Italienne Patrizia Ciofi passe sans encombre du baroque au bel canto. Sa voix souple, sa grande technique tout comme la sûreté de son instinct musical lui permettent de se couler dans chaque style. C’est un programme Haendel qu’elle choisit elle aussi pour son concert à la Philharmonie, dans un florilège d’airs d’opéras (Alcina, Giulio Cesare, Rinaldo, Arminio) accompagnés au clavecin par Maxim Emelyanchev. Quant à la voix ductile et lumineuse de Julia Lezhneva, elle s’exprimera dans des airs de Carl Heinrich Graun, maître de chapelle de Frédéric le Grand et auteur d’une trentaine d’opéras. Haendel ne sera pas en reste puisque ses concertos, interprétés par le Kammerorchester Basel, ponctueront le programme vocal de la jeune Russe.

I. Stibbe