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"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre

XVIIe Festival Don Quijote

XVIIe Festival Don Quijote - Critique sortie Théâtre
Crédit photo BR/Revista Artez Légende photo : Animales Artificiales par le Matarile Teatro, qui associe sur le mode de l’humour divers langages scéniques.

Publié le 10 novembre 2008

Du classique au contemporain, de la danse au théâtre, de l’Espagne à l’Argentine, le Festival est une occasion unique de découvrir le théâtre de langue espagnole.

Après une édition 2007 s’attachant à éclairer la mémoire, l’édition 2008 donne particulièrement la parole aux femmes, à travers plusieurs artistes – Petra Martinez, Ana Vallés, Belén Maya, Alicia Soto… -, et à travers aussi la voix de Maria Teresa Leon (1903-1988), écrivain anti-franquiste qui s’exila avec son mari Rafael Alberti, notamment en Argentine puis à Rome. Son autobiographie Mémoire de la mélancolie retrace une bonne part de l’histoire de l’Espagne au vingtième siècle. Deux pièces permettent de mieux connaître le théâtre contemporain espagnol. Animales Artificiales par le Matarile Teatro d’Ana Vallès associe divers langages scéniques et interroge l’empathie et l’équilibre entre notre part animale et nos mondes artificiels, et donne à voir des êtres capables de dissimulation et de représentation. Ados@dos est une pièce écrite par deux figures importantes du théâtre espagnol, Juan Margallo et Petra Martinez, aussi interprètes de cette mise en scène parodique de la vie et du théâtre. A voir aussi du théâtre classique avec une adaptation de Fuenteovejuna de Lope de Vega, célèbre chronique d’une révolte paysanne contre les abus du pouvoir féodal. José Carlos Plaza, grande figure du théâtre indépendant espagnol, met en abîme notre époque et le Siècle d’Or à travers un véritable travail d’appropriation de l’œuvre. La pièce a été sélectionnée par la commission Caceres Capitale Européenne 20016 dans le cadre de la candidature de la ville de Caceres.

Métaphores visuelles

L’Amérique latine est représentée par La omision de la familia Coleman, dont Claudio Tolcachir signe le texte et la mise en scène. La pièce raconte une déstructuration familiale à travers le quotidien d’une mère et ses quatre enfants, obligés de sortir du silence. Au programme aussi de cette édition, de la danse flamenco avec Belén Maya, l’une de ses plus dignes représentantes, adepte des croisements entre diverses disciplines. Alicia Soto aime aussi mêler danse et jeu théâtral. In Vino Veritas explore à travers un cocktail aux parfums surréalistes les relations à la fois intimes et mythiques que l’humanité entretient avec le vin : un thème enivrant où la mise en scène joue avec les métaphores visuelles. En français et en musique, Amancio Prada chante Léo Ferré. En français toujours, le groupe Zorongo présente Ay Carmela ! de José Sanchis Sinisterra, monument du théâtre espagnol contemporain (voir brève). Un festival d’une belle cohérence.

Agnès Santi 


XVIIe Festival Don Quijote, du 22 novembre au 3 décembre au Café de la Danse, 5 passage Louis-Philippe, 75011 Paris. Tél : 01 48 28 79 90.

A propos de l'événement


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