Written on skin

Sitôt créé, Written on skina été accueilli comme l’un des opéras les plus importants du XXIe siècle, ou même, plus simplement, comme un événement marquant de l’Histoire de l’art lyrique. Il n’y a finalement rien de bien étonnant à cela. George Benjamin, né en 1960, est depuis longtemps considéré comme l’un des compositeurs majeurs d’aujourd’hui. Cet ancien élève de Messiaen, adulé par son maître, a très tôt montré un véritable don de la couleur orchestrale – qu’il met aussi à profit dans son parcours de chef d’orchestre – et, plus important encore, un talent extraordinaire pour construire de somptueuses lignes mélodiques hantées par la polyphonie. Le résultat, quel que soit l’effectif mis en œuvre, est une écriture extrêmement rigoureuse, parfois complexe, mais offrant toujours à l’auditeur un discours musical des plus clair.

Une passion à l’opéra

Deuxième ouvrage lyrique de George Benjamin après Into the Little Hill, commandé par le Festival d’Automne et créé à Paris en 2006, Written on skinvoit se poursuivre la collaboration du compositeur britannique avec le dramaturge Martin Crimp. L’argument est inspiré d’une chanson de troubadour : un riche propriétaire commande à un enlumineur un livre célébrant son succès ; sa femme s’éprend alors de l’enlumineur et d’une liberté enfin découverte. Mais c’est entre les lignes que tout se joue, une vraie passion secoue toute l’œuvre, servie ici comme à la création par la voix et la présence magnifiques de Barbara Hannigan, entourée par Christopher Purves et Iestyn Davies, ainsi que l’Orchestre philharmonique de Radio France dirigé par le compositeur.

Jean-Guillaume Lebrun