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Jazz / Musiques - Gros Plan

Voyage symphonique avec Marcel Khalifé

Voyage symphonique avec Marcel Khalifé - Critique sortie Jazz / Musiques Paris Philharmonie de Paris
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Philharmonie / MUSIQUES DU MONDE

Publié le 28 mars 2017 - N° 253

L'orchestre National d’Ile-de-France placé sous la direction de Julien Leroy part à la rencontre de Marcel Khalifé, porte-voix du Moyen-Orient.

« J’avais l’habitude d’aller à l’église et d’écouter de la musique chrétienne, ainsi que des récitations islamiques du Coran. Au Liban, nous avions un mariage des cultures islamique et chrétienne. Cela m’a beaucoup aidé à former ma prise de conscience musicale. » Né en 1950 dans un village du Mont-Liban, Marcel Khalifé s’est imposé comme l’un des emblèmes de la musique libanaise, aux croisements de bien des mondes. Chanteur et oudiste, ce chrétien maronite s’est très tôt engagé dans la cause palestinienne, dont il devient le porte-parole avec l’ensemble Al Mayadeen fondé en 1976. C’est ainsi qu’il s’inspire des grands poètes pour écrire des chansons en forme d’hymnes. Mais ce serait réduire son champ d’investigation que de le restreindre à cette unique dimension : Marcel Khalifé, héritier d’une histoire entre Occident et Orient, porte en musique les stigmates de cette double identité. Il peut aussi bien composer des pièces dans la veine classique que s’inspirer de la tradition poétique arabo-andalouse et des taksims.

Entre Orient et Occicent

« Je ne tiens pas à me cloisonner dans une identité quelconque. Quel que soit l’instrument, oriental ou occidental, la musique est, selon nous, un langage universel. Certes, le souffle est oriental car nous sommes natifs de cette région, mais nous essayons de briser les frontières et d’aller au-delà du simple local. » Tels son concerto pour oud, et sa chanson « Je suis Joseph, Oh Père », écrite par le Palestinien Mahmoud Darwich, qui pour avoir intégré un fragment du Coran fut considérée comme une hérésie. Ce perpétuel mouvement entre tradition et innovation se retrouve dans tout son parcours, où il interroge la place centrale du chant tout puissant, quitte à s’en affranchir. Et pareilles perspectives habitent les œuvres de ses deux fils, Rami et Bachar-Mar, souvent invités à ses côtés, conviés à venir communier dans ce voyage aux limites de toutes les musiques, où de grandes chansons arabes rencontreront des œuvres de Beethoven et Kodaly.

Jacques Denis

A propos de l'événement

du vendredi 5 mai 2017 au vendredi 5 mai 2017
Philharmonie de Paris
221 avenue Jean Jaurès, 75019 Paris.

Philharmonie de Paris, Grande salle Pierre-Boulez, 221 avenue Jean Jaurès, 75019 Paris. Vendredi 5 mai à 20h30. Places : de 10 à 30 €. Tél : 01 44 84 45 00. Egalement le 28 avril à 20h30 à l’Esapce Vasarely d’Antony (Tél. : 01 40 96 68 57) et le 4 mai à 20 h à la Maison des Arts de Créteil (tél. 01 45 13 19 19).

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