Voyage en Ataxie : le comédien Gilles Ostrowky raconte sa maladie

En 2017, lorsqu’il perd l’équilibre en sortant du lit, Gilles Ostrowsky met un pied en Ataxie, un monde dont il ne sait alors rien. Il en apprend davantage un peu plus tard quand, sur les conseils de l’épouse du metteur en scène avec qui il répète, il se rend chez un neurologue. Le diagnostic est sans appel : MSA ou atrophie multisystématisée, dite encore « ataxie cérébelleuse ». Soit une maladie dégénérative rare, dont l’évolution est imprévisible mais inéluctable. « Le début du voyage commence », dit-il. C’est sur cette route que naît un spectacle qui est loin de n’être que triste. Dans Voyage en Ataxie, Gilles Ostrowsky fait du théâtre le lieu du rire malgré tout. Écrit par le principal concerné, qui cosigne la mise en scène avec Sophie Cusset, Voyage en Ataxie est le dernier chapitre en date de l’histoire de leur compagnie Octavio qu’ils fondent ensemble en 1990.

Gilles qui rit, Gilles qui a peur

Comme les précédentes créations du couple, celle-ci mêle subtilement réel et fiction. Elle fait d’un moment de vie matière à théâtre, à friction entre tragique et comique. Pour réussir cette opération délicate, Gilles Ostrowsky se fait accompagner sur scène par deux complices. Tandis que lui observe le tout comme s’il ne s’agissait pas vraiment de son histoire, Thomas Blanchard incarne un autre Gilles qui est pour sa part « en pleine tempête ». Quant à Grégoire Œsterman, il est tous les personnages que croise le nouveau venu en Ataxie : un médecin traitant, un neurologue, un sorcier de Cluny, un directeur de lieu culturel… Avec cette pièce, Gilles Ostrowsky se « clownifie » contre la peur.

Anaïs Heluin