Victor Julien-Laferrière

En juin dernier à Bruxelles, ce jeune violoncelliste de 26 ans faisait sensation et remportait la finale très relevée du Concours Reine Elisabeth de Belgique, pour la première fois ouvert à son instrument, en interprétant avec fulgurance le Concerto n°1 op. 107 de Chostakovitch. Né en 1990 dans une famille de musiciens, Victor Julien-Laferrière a manifesté très tôt des qualités musicales et instrumentales hors du commun qui lui ont valu d’entrer dès l’âge de 13 ans au CNSM de Paris dans la classe inégalable de Roland Pidoux. Sa formation s’est ensuite poursuivie et élargie auprès d’Heinrich Schiff à Vienne et de Clemens Hagen à Salzbourg, mais aussi à travers sa participation à l’International Music Academy Switzerland de Seiji Ozawa. Visage d’ange et modeste jusqu’au bout de l’archet, Victor Julien-Laferrière perd toutes ses bonnes manières de gentil garçon lorsqu’il se met à jouer, se jetant dans la musique avec une intensité et une soif d’absolu et de beauté qui ne peuvent laisser indifférent. Pour son premier grand récital en solo à Paris, sur la prestigieuse scène de la fondation Vuitton, il aligne trois partitions avec lesquelles on ne plaisante pas : une Suite pour violoncelle seul de Bach, les Trois Strophes sur le Nom de Sacher de Dutilleux et la Sonate pour violoncelle seul opus 8 de Zoltán Kodály. Trois monuments du répertoire pour violoncelle seul.

Jean Lukas