La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Jazz / Musiques

Victor Démé

Victor Démé - Critique sortie Jazz / Musiques
PHOTO (© D. Commeillas)

Publié le 10 mai 2008

Du blues latino burkinabé, un premier album mature, une « révélation africaine » promise à une belle carrière world. Attention, à suivre.

Si le Burkina Faso n’est pas très présent sur le marché musical international, Victor Démé insuffle un nouvel air dans le champ de la musique world d’Afrique de l’Ouest. Après avoir écumé les clubs d’Abidjan, notamment avec Abdoulaye Diabaté, et chanté dans tout Ouagadougou avec l’Echo de l’Africa et le Supreme Comemba, Démé a acquis une popularité en trois décennies de tournée, éprouvée ces dernières années par une longue absence de la scène. En 2007, la rencontre avec deux Français, David Comeillas de Soundicate et Camille Louvel du bar burkinabé Ouagajungle, va permettre l’enregistrement et la production d’un tout premier album éponyme, conjointement à la création d’un label, Chapa Blues Records, dédié à la musique de Démé. L’album réussit l’exercice du melting pot, sans trahir l’inspiration traditionnelle, inspiration teintée de blues, de musique mandingue, de sonorités sud-américaines, parfois même d’une pointe de maloya ou de chanson folk. Signe de cette ouverture au croisement des genres, le CD est distribué depuis mars par Makasound, maison de disque de Winston McAnuff ou R.Wan de Java, titulaire d’un excellent catalogue reggae, récemment tourné plus afro avec des signatures comme Manjul et bientôt Alpha Wes. « On a créé notre maison de disques il y a six ans en rencontrant McAnuff, comme aujourd’hui Chapa Blues s’est monté autour de Démé, expliquent les responsables de Makasound. Quand le talent est évident, on n’a plus qu’à tout entreprendre pour le faire connaître. » La parenté avec le reggae se retrouve dans les textes de Démé, paroles empreintes de tolérance, d’ouverture aux autres, de respect des femmes, de croyance en la destinée, et d’universalisme. Un album à lecture immédiate, narratif – Victor est le fils d’une femme griot -, empreint de vie et d’ambiances de rue. Beau.
 
Vanessa Fara


Samedi 17 mai à 20h à la Batterie de Guyancourt (78). Tél. 01 39 30 45 90. 
Mardi 20 mai à 20h30 à l’Européen. Tél. 01 43 87 97 13. Places : 20€.

A propos de l'événement


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