PAUL LEWIS
Le pianiste britannique consacre un « concert [...]
Très rarement joué en France, l’opéra de John Blow est donné par un hasard du calendrier en décembre à Favart et avenue Montaigne, dans deux versions différentes.
Si la langue anglaise occupe dans le rock et la pop une place prédominante, elle a été délaissée par les compositeurs classiques durant presque toute l’histoire de l’opéra. Jusqu’au siècle dernier, seul le bref Didon et Enée de Purcell était entré au répertoire. Fameux pour l’air déchirant de Didon « When I am laid in earth », l’opéra est régulièrement donné partout dans le monde, souvent aussi en version de concert comme le 15 décembre au Théâtre des Champs-Elysées, avec la mezzo-soprano Máire Flavin et le baryton Nicolas Rivenq sous la direction de Jean-Claude Malgoire. Sa durée inférieure à une heure justifie qu’il soit couplé avec une œuvre similaire : Vénus et Adonis de John Blow. Créé à la cour de Charles II, cet opéra fut ensuite donné dans un pensionnat de Chelsea, lieu où on trouve les premières traces de représentations de Didon et Enée mais qui ne seraient peut-être qu’une reprise d’un spectacle commandé par le roi. Admirateur de Versailles, celui-ci souhaitait voir des opéras à la française en anglais. De part sa structure, son effectif, son sujet et sa durée, l’opéra de Purcell semble être directement inspiré de celui de John Blow. La différence d’ordre dramatique est que le climat tragique si poignant mais presque soudain de l’air final de Didon occupe chez Blow tout l’acte III, d’une beauté et d’une tristesse très comparables. Faut-il choisir entre le Théâtre des Champs-Elysées qui confronte en concert les deux œuvres ou l’Opéra Comique qui donne Vénus et Adonis de façon autonome en version scénique sous la houlette de Bertrand Cuiller (direction musicale) et Louise Moaty (mise en scène) ?
A.T. Nguyen
Le pianiste britannique consacre un « concert [...]