Sojourn / Nulle part est un endroit avec les chorégraphes Asha Thomas et Nach
Dans le cadre d’un automne qui célèbre les [...]
Aux Abbesses, le chorégraphe réunit deux de ses danseurs fétiches, le claquettiste virtuose Ruben Sanchez et la danseuse subtile Annie Hanauer, pour composer une danse abstraite, qui fait la part belle à l’émotion.
Tel un percussionniste, Ruben Sanchez fait sonner ses pas sur le plateau. Le maître des claquettes, adaptes des expérimentations, utilise son corps comme un instrument : il donne le rythme, fait jaillir la musique. Alors qu’il disparaît dans l’ombre, Annie Hanauer, prend sa place. Et sur le même air, elle déplie sa danse fluide, ses gestes infinis. En 2019, Rachid Ouramdane montait cette pièce emprunte de poésie, main dans la main avec ces deux collaborateurs de longue date. Une création nourrie par une entente tissée au fil des années : « Il y a un implicite entre nous, d’où germent nos idées. La complicité est telle ! J’ai l’impression que mon imaginaire s’est construit en partie avec eux, » confie le chorégraphe.
Donner à voir la musique
Si le co-directeur du CCN de Grenoble est connu pour monter des pièces engagées, qui interrogent la société – comme Franchir la nuit (2018), inspirée des témoignages d’enfants migrants – Variation(s), au contraire, revient à des fondamentaux de la danse : le geste et la musique. Grâce aux compositions de Jean-Baptiste Julien, il déploie les nuances sonores d’une même boucle musicale qui se répète, révélées par la gestuelle des danseurs. « Annie et Ruben proposent deux approches, deux musicalités radicalement différentes. Ils donnent à voir et à l’entendre la musique autrement »ajoute-t-il. Ces variations d’un même thème touchent à l’immatériel et d’une simple rencontre entre le geste et la musique jaillit l’émotion, comme par magie. Force de l’interprétation.
Belinda Mathieu
à 20h. tél 014274227.
Dans le cadre d’un automne qui célèbre les [...]