« Mother Tongue », une performance charnelle et politique de Lucia Garcia Pullès.
Lucia Garcia Pullès livre un solo viscéral où [...]
Le collectif En Finir Avec vient pour en découdre ! À travers les voix, les corps et les signes (LSF) d’Astrid Tenon et Lætitia Wolf, co-interprètes et co-metteuses en scène de Mal élevée, c’est tout le dédale de l’éducation à la sauce patriarcat qui vacille.
Bonjour. Merci. S’il te plaît. Au revoir. Et surtout PARDON, EXCUSEZ-MOI ! Des formules de politesse somme toute très basiques. Mais parfois l’expression excède la bienséance et elle se transforme (pour les filles et les femmes) en un bisou forcé, un sourire gêné, une immobilité bien ordonnée. La voix d’une mère enregistrée s’élève dans le noir et le silence de la scène : « Désolée ma fille, je t’ai mal élevée ». Elle a, inconsciemment, alimenté la petite mécanique du patriarcat, cette « machine à traumas » qui édicte les dogmes d’une « bonne fille » ou d’une « femme bien ». Astrid Tenon et Lætitia Wolf s’emparent de la question et du plateau, transformé pour l’occasion en cour de récré. Des scotchs blancs dessinent les contours d’une société emmurée, véritable labyrinthe où chaque recoin renferme une micro-agression de plus. Les deux comédiennes les incarnent : « Sexisme ordinaire », « Abus de pouvoir », « Intimidation » etc, sous forme de saynètes du quotidien. Une comptine « Sois pas polie avec les mecs bizarres », une bagarre en mode self-défense, un kit de nettoyage à Noël, tous ces jeux d’enfants montrent l’absurdité d’un système. À travers cette forme ludique, en chœur et en canon, L’Une et L’Autre racontent avec justesse et intensité la violence.
« J’aurais aimé ne pas avoir eu à écrire cette pièce »
Et au bout d’un moment, quand le langage s’épuise face aux agressions d’un vieux pervers dans le bus, au traquenard glaçant d’un artiste salace, aux immondices lâchées à tout va par les politiques et personnes influentes, le corps prend le relais. Les sœurs de combat s’entrelacent, se soudent car « tu n’es pas seule ». Ensemble, elles dansent pour exprimer la domination masculine, femmes devenues poupées de chiffons et marionnettes à fils. Ensemble, elles signent pour vaincre le validisme ambiant. Ensemble, elles s’interrogent « Qu’est-ce que tu veux pour le public ? Tu cherches quoi ? T’as les épaules ? ». Elles ont des histoires différentes, des traumatismes distincts mais leur niaque et leur volonté d’en découdre les lient puissamment. Une énergie communicative qui transperce aussi bien les murs du conditionnement que le quatrième mur derrière lequel le public applaudit avec force et espoir.
Amandine Cabon
à 18h. Durée : 1h. Tél. : 04 90 33 89 89.
En tournée : le 3 décembre 2025 à l’Espace Franquin à Angoulême
Le 3 mars 2026 à l’Espace Quérandeau à Saint-Jean-d’Illac
Et le 6 mars 2026 à l’Ekla à Le Teich
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