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Opéra-Théâtre musical/Théâtre de Caen/Mac Créteil
Isango Ensemble présente au Théâtre de Caen et à la MAC Créteil Treemonisha, unique opéra du maître du ragtime, Scott Joplin. Après Impempe Yomlingo, adaptation de La Flûte enchantée, et A Man of Good Hope. Rencontre avec Claire Béjanin, directrice de production, et Mandisi Dyantyis, directeur musical.
Comment peut-on définir Isango Ensemble ?
Claire Béjanin : La compagnie est née d’une réalité de l’Afrique du Sud au sortir de l’apartheid. À l’Opéra du Cap, Mark Dornford-May est frappé par le faible nombre de chanteurs noirs sur scène, alors qu’ils sont nombreux parmi les étudiants. Isango est une compagnie qui s’ancre dans son territoire, le township de Khayelitsha – qui est au cœur de l’action de la Carmen filmée par Mark en 2005. Le sens du groupe, la solidarité entre les chanteurs – également danseurs et acteurs – et la grande liberté que cela permet sont ce qui rend Isango unique.
En quoi Treemonisha est-il un projet particulier ?
Mandisi Dyantyis : C’est un projet qui nous occupe depuis une dizaine d’années. Il y a dans cet œuvre tant de choses qui entrent en résonance avec ce que nous sommes, y compris en termes socio-économiques. L’idée essentielle de Treemonisha, c’est comment on se sert de l’ignorance pour manipuler la population. Au fond, c’est ce que l’on retrouve aujourd’hui malheureusement en Afrique avec l’influence grandissante des « mega churches » qui est une façon de détruire la nation.
Comment avez-vous adapté la musique ?
M.D. : Pour Treemonisha, la partition est une base, un point d’embarquement pour que la musique rencontre le texte. L’important, c’est de réussir à « entrer dans la tête » de Scott Joplin. Ce n’est pas si difficile pour nous. Peut-être parce que nous sommes avant tout un chœur, c’est-à-dire un ensemble, et Treemonisha est un opéra où se joue le sort même de la communauté. On l’entendra dans certains passages a capella ou dans certains airs redistribués entre plusieurs chanteurs, ce qui est conforme à l’esprit de l’œuvre. Les instruments que nous utilisons – et notamment les huit marimbas – ont la particularité d’être faits de bois, de ces arbres si importants dans Treemonisha. La matérialité de la musique rejoint ici la poésie du propos.
Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun
Au Théâtre de Caen du 13 au 15 octobre.
Tél : 02 31 30 48 00.
A Créteil du 19 au 21 à 20h. Rens 0145131919
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