Faits d’hiver 2022, 16 lieux en Île-de-France et 51 représentations
Il faut bien un mois entier pour se rendre à [...]
Avec Transversari, Vincent Thomasset revient au solo et explore notre rapport aux images et les masculinités.
Vincent Thomasset, dont le travail se situe à la frontière du théâtre et de la danse, entame un nouveau cycle qui laisse toute sa place à la dramaturgie. Pour ce faire, il revient à la forme du solo, retrouve le danseur Lorenzo De Angelis, fidèle complice, et explore avec lui notre rapport aux images autant que les masculinités. Après un prélude poétique qui le voit se départir maladroitement de ses multiples attributs (casque cabossé, fraise en bandoulière, soleret, etc.), on découvre un homme en simple pantalon et pull dont la tête est intégralement masquée de gris. Installée derrière un écran blanc, sa silhouette se détache en ombre chinoise. Il pianote sur un clavier, de plus en vite, étire son dos voûté.
Corps quotidien et corps incarné
De retour à l’avant-scène, il mime une cigarette, le métro, marche tête basse, rentre dans son petit appartement matérialisé par quelques praticables. Peu à peu, aux gestes du quotidien, mécaniques, se greffent ceux de son imaginaire, émanation des vidéos qu’ils regardent, des jeux qu’il pratique. La préparation d’une omelette devient l’occasion d’une partie de chasse, le passage de l’aspirateur se transforme en une promenade en pirogue. Pendant plus d’une heure, Lorenzo De Angelis, époustouflant, semble traversé par mille identités, passant de l’une à l’autre en un éclair. Il est le guerrier, le boxeur, la star de catch, le danseur étoile, le mannequin, le macho ou le féminin. Sans aucun accessoire, aidé par la bande son remarquable créée par Pierre Boscheron, il nous emporte dans son univers clos jusqu’à sa libération finale.
Delphine Baffour
. Tél. 01 83 81 93 30. Durée : 1h15. Dans le cadre du Festival d’Automne à Paris.
Spectacle vu à sa création à l’Atelier de Paris-Carolyn Carlson.
Également le 9 mars au CNDC-Angers, le 25 mars au Théâtre Brétigny, Brétigny-sur-Orge.
Il faut bien un mois entier pour se rendre à [...]