The Idiot

Accompagné de sa superbe et fidèle complice Rihoko Sato, Saburo Teshigawara s’empare d’un chef-d’œuvre qu’il jugeait pourtant impossible à chorégraphier, L’Idiot. Pour mettre en danse ce « poème de l’âme en conflit », il ne retient pas la trame narrative complexe et les multiples personnages du roman de Dostoïevski mais se concentre sur les tourments de son héros épileptique. Avec l’élégance, l’intensité et le talent qu’on lui connaît, il dessine de ses gestes tantôt fluides tantôt frénétiques, que viennent sculpter de vibrantes et inquiétantes lumières, le portrait sensible d’un prince Mychkine en perte d’équilibre, aux prises avec l’altérité, l’amour, et ses dissensions intérieures. Fidèle de Chaillot, le maître japonais lui offre la primeur française de cette « danse qui existe seulement dans l’instant présent », créée à Tokyo en juin 2016.

Delphine Baffour