Strach – a fear song

Deux porteurs, une voltigeuse et une chanteuse lyrique. Pour Patrick Masset, il n’en faut pas plus pour, selon les termes d’Henri Michaux dans Le Clown (1934), « arracher l’ancre qui tient notre navire loin des mers ». Dans Strach – a fear song, sa nouvelle création, le surréalisme n’est pas loin. Pour le directeur de la compagnie belge Théâtre d’Un Jour (T1J) fondée en 1994, l’art doit en effet « participer consciemment et activement à la préparation de la Révolution ». Non plus pour préparer un lointain grand soir, mais pour changer l’ici et maintenant. Avec ses quatre interprètes, Patrick Masset revient dans ce but au « cirque des origines ». Autrement dit, au cercle, à l’étrangeté, à la sauvagerie et à la peur, afin d’en dégager une interrogation poétique et politique. Et la force de construire un nouveau rapport à l’Autre, basé sur le respect des différences.

Anaïs Heluin