La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Danse - Gros Plan

Soirée Ashton / Eyal / Nijinski à Garnier

Soirée Ashton / Eyal / Nijinski à Garnier - Critique sortie Danse Paris Palais Garnier
Une danseuse du Ballet de l’Opéra national de Paris dans Faunes, reprise de L’Après-midi d’un faune par la chorégraphe Sharon Eyal. © Marion Barbeau

Gros plan
Opéra National de Paris / Palais Garnier / Chor. Sharon Eyal / Dominique Brun / Frederick Ashton

Publié le 22 novembre 2021 - N° 294

L’Opéra de Paris a composé un programme dont le fil rouge est la Russie, avec deux pièces inspirées de Nijinski :  Faunes de Sharon Eyal d’après L’Après-midi d’un Faune et Le Sacre du Printemps recréé par Dominique Brun. Un programme auquel s’ajoute Rhapsody de Frederick Ashton.

En 1912, Vaslav Nijinski créait sa première pièce : L’Après-midi d’un faune. Dans ce ballet, le danseur star des Ballets Russes contait la poursuite d’une nymphe par un Faune sur la musique impressionniste lumineuse de Debussy. Il déployait surtout une chorégraphie atypique et moderne, inspirée des vases grecs où tous les danseurs se déplaçaient de profil et qui a fait scandale à cause de sa dernière scène suggestive. Sharon Eyal s’inspire de cette célèbre pièce, dont elle admire le minimalisme acerbe, pour dévoiler Faunes, sa première création pour les danseurs de l’Opéra de Paris. L’Israélienne à la danse intense, formée à la Batsheva Dance Company où elle a appris le Gaga, invoque cette méthode viscérale pour faire jaillir une intensité émotionnelle hors du commun. En plus de la technique impeccable du ballet qui rayonne sur scène, Sharon Eyal fait rugir une animalité qui sommeille en chaque humain, pour donner une nouvelle couleur à la pièce de Nijinski.

Soirée russe

La soirée continue avec une des pièces les plus célèbres des Ballets russes : Le Sacre du printemps de Nijinski, non pas dans la célèbre version de Pina Bausch, mais dans celle réactivée en 2014 par Dominique Brun. La chorégraphe s’est fondée sur le travail d’archives des historiens Sophie Jacotot et Juan Ignacio Vallejos, qui ont notamment rassemblé d’anciennes photos, pour imaginer ce ballet dont on a perdu les gestes exacts. Un joli travail de recréation de ce spectacle dont l’esthétique, les thématiques de la fertilité et du sacrifice humain et la musique explosive de Stravinsky n’ont cessé de nourrir les imaginaires des artistes. La soirée se clôt sur Rhapsody de Frederick Ashton, abstraite et au style classique, sur la musique entraînante de Rachmaninov.

 

Belinda Mathieu

A propos de l'événement

Soirée Ashton / Eyal / Nijinski à Garnier
du lundi 29 novembre 2021 au dimanche 2 janvier 2022
Palais Garnier
Place de l'Opéra, 75009 Paris

Tél : 08 92 89 90 90. Durée : 1h45 avec entracte.

x

Suivez-nous pour ne rien manquer sur la Danse

Inscrivez-vous à la newsletter

x
La newsletter de la  Terrasse

Abonnez-vous à la newsletter

Recevez notre sélection d'articles sur la Danse