De la sexualité des orchidées de Sofia Teillet
Sofia Teillet nous convie à une réjouissante [...]
Claudia Stavisky ouvre la saison du Théâtre des Célestins en s’emparant d’une pièce de David Hare qui mêle histoire d’amour et réflexion sociale. Une écriture pétillante portée par les comédiens Patrick Catalifo, Sacha Ribeiro et Marie Vialle.
Après La Place royale de Corneille, vous renouez avec les écritures contemporaines en montant un texte de David Hare. Qu’est-ce qui vous intéresse dans son théâtre et dans Skylight en particulier ?
Claudia Stavisky : David Hare se situe dans la droite ligne de thématiques qui me passionnent : le rapport entre l’intime et le politique, la façon dont le politique agit, même inconsciemment, sur l’intime et dont l’intime construit notre rapport au politique et au monde. David Hare est un auteur contemporain anglais – il sera d’ailleurs présent le soir de la première – qui a écrit un théâtre politique majeur. Il est très souvent joué en Angleterre et dans le reste du monde mais il est paradoxalement peu connu en France. Dans Skylight, il s’agit d’un homme, Tom, de son enfant, et d’une femme, Kira. Le couple a connu un long temps de séparation et tente de reconstruire leur passionnante histoire d’amour pendant toute une nuit. Que s’est-il passé pour que leur relation cesse ? L’explication, c’est qu’ils ont changé de vie. Kira incarne une merveilleuse histoire d’émancipation, un merveilleux parcours de femme. Elle a fondamentalement changé de vie, de monde, de regard sur le monde. Malgré leurs efforts désespérés, ils vont arriver à ce truisme : l’amour ne suffit pas pour lier deux êtres.
En opposant un homme qui a « réussi » et une femme qui s’engage auprès d’élèves défavorisés, David Hare aurait pu sombrer dans la caricature ou la pièce à thèse. Comment parvient-il à éviter ces écueils ?
C.S. : Les grands auteurs anglo-saxons ont cette qualité extraordinaire de faire surgir une écriture extrêmement proche de la réalité et en même temps très épique. Cette pièce en particulier (ou le théâtre de David Hare en général), même si elle regorge d’humour, ne constitue pas un théâtre pédagogique, au contraire. Comme pour Ken Loach, on retrouve chez David Hare cette énorme puissance de l’amour et de l’humanité, et surtout de l’empathie.
La pièce a été écrite dans les années 1990, en pleine période Thatcher. Reste-t-elle d’actualité ?
C.S. : Cela fait froid dans le dos à quel point elle résonne aujourd’hui ! On pourrait penser que j’ai commandé cette pièce la semaine dernière ! Skylight parle du démantèlement du service public, en particulier des services sociaux et hospitaliers, de l’éducation nationale, de la fracture sociale, tous ces thèmes exacerbés aujourd’hui et qui étaient déjà présents en Angleterre à ce moment-là. C’est fou à quel point ces sujets sont incandescents, surtout avec cette pandémie qui a montré les limites de notre « matelas social », comme disent les économistes.
Entretien réalisé par Isabelle Stibbe
Tél. : 04 72 77 40 00. Durée estimée : 2 heures.
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