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Sho-Bo-Gen-Zo

Sho-Bo-Gen-Zo - Critique sortie Danse
Crédit photo : Edvard Molnar Légende photo : Cécile Loyer et Josef Nadj en duo dans Sho-Bo-Gen-Zo

Publié le 10 janvier 2010

Josef Nadj explore l’imaginaire d’Orient dans un quatuor pour deux danseurs chorégraphes et deux musiciens improvisateurs.

Un cri pleure d’un violoncelle affolé, déchire l’impassible pénombre. Troue le silence. Surgissent alors un samouraï d’apparat et un onnagata, qui jouent en prélude une représentation de théâtre japonais traditionnel… Voici longtemps qu’un lointain vent d’Orient attise l’imaginaire de Josef Nadj. Initié aux arts martiaux et à la lutte lorsqu’il étudiait l’histoire de l’art à l’université de Budapest, le chorégraphe a noué au fil de son œuvre les liens d’une secrète connivence avec l’empire des signes. Ses pièces, souvent, se déploient en un subtil rosaire de scènes idéogrammatiques dont l’énigmatique tranchant ouvre l’imagination. Pour Sho-Bo-Gen-Zo, Josef Nadj a puisé dans l’œuvre majeure de maître Dôgen qui, au XIIIe siècle, fonda au Japon l’école sôtô du zen. Premier ouvrage savant rédigé en japonais, le Shôbôgenzô (littéralement « La vraie Loi, Trésor de l’œil »), compile des écrits poétiques, philosophiques et des règles pour la vie monastique. Il s’appuie sur des « kôan », c’est-à-dire de courts dialogues ou brèves anecdotes, absurdes ou paradoxaux utilisés comme objets de méditation ou stimulants de l’éveil spirituel. « Nous avons essayé de créer des kôan visuels » explique le chorégraphe. Accompagné de la violoniste Joëlle Léandre et du poly-instrumentiste Akosh Szelevény, il évolue en duo avec Cécile Loyer à travers six tableaux, qui s’enchâssent comme autant de saynètes étranges, pleines de symboles et références sibyllines. Le corps et le mouvement se font ici vecteurs d’une profonde méditation sur le temps et la présence.
 
Gwénola David


Sho-Bo-Gen-Zo, chorégraphie et scénographie de Josef Nadj, composition musicale de Joëlle Léandre et Akosh Szelevényi, du 18 au 27 janvier 2010 à 21 h, dimanche à 17 h, relâche les 21 et 25 janvier, au Théâtre de la Bastille, 76 rue de la Roquette 75011 Paris. Rens. 01 43 57 42 14 et www.theatre-bastille.com.

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