La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre

Semaine des nouvelles écritures théâtrales

Semaine des nouvelles écritures théâtrales - Critique sortie Théâtre
Légende photo : Luc Girerd à la recherche du « seul homme de sa vie ».

Publié le 10 janvier 2009

Variations contemporaines sur l’identité

Tous les deux ans, le Centre Culturel Aragon-Triolet d’Orly organise une semaine de théâtre contemporain autour d’une thématique. Cette année, c’est celle de l’identité qui est convoquée au plateau.

Pourquoi l’identité ? « Parce que c’est une question récurrente en banlieue » remarque Guillaume Hasson, codirecteur artistique du Centre Culturel Aragon-Triolet d’Orly, et parce que le théâtre permet d’en interroger les différents aspects. « Bambi elle est noire, mais elle est belle évoque l’aspect politique de l’identité autour de la question de l’intégration. Eloge du père qui m’assassina s’inscrit dans une problématique plus subjective en interrogeant la constitution de l’identité psychologique, en l’occurrence celle d’un fils par rapport à l’image de son père. Enfin, Sous les visages aborde un aspect plus sociétal de la question en montrant comment une femme est petit à petit absorbée par ce qu’elle voit à la télévision jusqu’à la totale disparition de son être. » dit Guillaume Hasson. Trois écritures contemporaines très différentes sont donc présentées pendant une semaine aux spectateurs du Centre Culturel qui ont aussi la possibilité, à l’issue des représentations, de rencontrer « une comédienne qui met en jeu sa propre vie, un auteur qui projette son identité sur un plateau et une metteur en scène qui se sert de la dynamique de la scène pour exposer l’inanité médiatique : autrement dit l’acteur, l’écriture et la mise en scène, soit les trois fonctions du théâtre », remarque Guillaume Hasson.
 
Théorie et pratique
 
Parce que l’envie des deux directeurs artistiques du lieu, Jean-Claude Martin et Guillaume Hasson, croise les besoins du public de comprendre et de se familiariser avec les enjeux du théâtre contemporain, le Centre Culturel Aragon-Triolet se donne ainsi une couleur particulière et se crée une identité constructive qui a autant souci des créateurs que des publics. Cette semaine des nouvelles écritures théâtrales se veut donc « un moment intime de théâtre et de partage, de rencontres un peu sauvages, assez libres, sans didactisme appuyé dans son souci pédagogique » dit Guillaume Hasson. Le fait de regrouper en une semaine trois spectacles sur le même thème « permet au spectateur de s’immerger dans cette problématique et d’y réfléchir théoriquement en même temps qu’il peut s’interroger sur la capacité à mettre en jeu sa propre identité à travers le théâtre » puisque cette semaine sous-tend les actions menées sur le terrain avec les spectateurs, notamment au sein des ateliers de pratique théâtrale.
 
Catherine Robert


Semaine des nouvelles écritures théâtrales. Du 17 au 23 janvier 2009. Le 17 janvier à 20h30, Bambi, elle est noire mais elle est belle, de et avec Maïmouna Gueye ; mise en scène de Jacques Allaire. Le 20 janvier à 20h30, Eloge du père qui m’assassina, de et avec Luc Girerd ; mise en scène de Jérôme Goudour. Le 23 janvier à 20h30, Sous les visages, par la Compagnie Les Cambrioleurs ; mise en scène de Julie Bérès. Centre Culturel Aragon-Triolet, 1, place du Fer-à-Cheval, 94310 Orly. Renseignements au 01 48 90 24 24. Réservations au 01 48 52 40 85.

A propos de l'événement


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