La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Avignon / 2017 - Entretien / Ambra Senatore

Scena madre*

Scena madre* - Critique sortie Avignon / 2017 Avignon Festival d'Avignon. Gymnase du lycée Mistral.
Crédit : CCNN-Bastien Capela Légende : Ambra Senatore.

Gymnase du lycée Mistral / Chor. Ambra Senatore

Publié le 25 juin 2017 - N° 256

Directrice du CCN de Nantes depuis plus d’un an, Ambra Senatore crée au Gymnase du lycée Mistral sa nouvelle pièce : Scena madre*. L’occasion de retrouver l’écriture pétillante et cinématographique de cette si charmante italienne.

« Le point de départ de cette création est l’idée d’une rencontre entre deux individus. »

Quel a été le moteur de cette nouvelle création ?

Ambra Senatore : Le point de départ de cette création est l’idée d’une rencontre entre deux individus. J’imaginais initialement une rencontre qui débute toujours de la même façon, puis se poursuit différemment, évoquant des personnages, des situations, des contextes multiples. Mais les choses ont évolué, le spectacle très dansé laisse émerger de manière inattendue des scènes de rencontres. Si celles-ci ne sont plus systématiquement identiques, elles ont toutes dans leur écriture, au niveau physique et gestuel, un moment commun.

Vos pièces ont souvent quelque chose de très cinématographique. Retrouvera-t-on cet aspect de votre travail dans Scena madre* ?

A. S. : Jusqu’à aujourd’hui, cela n’avait jamais été quelque chose de volontaire. J’en devenais consciente au fur et à mesure du processus de création. Les ralentis, arrêts sur images, « rewind » et le montage non linéaire par exemple, qui sont encore présents dans Scena madre*, ne venaient pas dans mon esprit du cinéma. Cette fois, j’ai eu envie d’essayer d’assumer cette influence pleinement. Nous avons donc travaillé la danse à partir des termes techniques du cinéma : zoom, contre-champ, traveling, plan américain, etc. Mais ce qu’il en ressort est que n’importe quelle chorégraphie pourrait être lue de cette façon, même Giselle ! Et si cela nous a apporté quelque chose, si c’était intéressant, le résultat n’est pour autant pas différent de mes précédentes pièces.

Le texte sera-t-il aussi présent que dans Pièces, votre dernier opus ?

A. S. : Il y aura du texte dans Scena madre* mais ce ne sera pas aussi central que pour Pièces, où il était présent tout au long du spectacle, traité de manière chorégraphique. Cela ressemblera plus, en volume, en quantité, à Aringa Rossa par exemple, où la parole accompagnait par moments la danse.

Créer pour le Festival d’Avignon représente-t-il, pour vous, un enjeu particulier ?

A. S. : Le Festival d’Avignon est une vitrine importante, un lieu où les attentes sont grandes. Y arriver pour une première me fait peur. Selon moi, un spectacle n’est jamais totalement prêt à ce moment-là. Je pense qu’il y a deux phases de travail : le processus de création proprement dit puis les sept à dix premières représentations, où la rencontre avec les spectateurs donne de l’air, du confort, et transforme la pièce même si son écriture ne change pas. Se mêlent donc cet enjeu d’une première très exposée et la peur d’y arriver avec encore un peu de faiblesse, mais aussi un grand plaisir, une stimulation qui met du pétillant dans notre travail. J’ai la chance d’être entourée d’une très belle équipe de danseurs, tous vraiment inventifs. Certains d’entre eux sont avec moi depuis longtemps, nous avons l’habitude de créer ensemble, ce qui est précieux. D’autres sont nouveaux et apportent beaucoup de beauté dans le mouvement. Notre travail est très collaboratif.

 

Propos recueillis par Delphine Baffour

A propos de l'événement

Scena madre*
du vendredi 7 juillet 2017 au jeudi 13 juillet 2017
Festival d'Avignon. Gymnase du lycée Mistral.
Rue d'Annanelle, 84000 Avignon, France

Du 7 au 9 juillet à 18h, du 11 au 13 juillet à 22h. Tél. 04 90 14 14 14. Durée : 1h.

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