Solaris de Stanislas Lem, mise en scène de Pascal Kirsch
Pour sa nouvelle création, le metteur en [...]
La nouvelle création de la compagnie Combines esquisse, par le biais autobiographique, le tableau d’un milieu en plein bouleversement, celui du monde ouvrier. Une évocation personnelle et une histoire singulière à portée universelle, dont les résonnances actuelles sont multiples.
RVI, acronyme de Renault Véhicules Industriels, raconte l’histoire de Jean-Pierre Meiche, ouvrier à l’usine de poids lourds de Blainville-sur-Orne dans le Calvados. En s’emparant de la biographie de son père embauché en tant qu’OS à l’âge de dix-huit ans, parti en préretraite en 2003 et décédé avant d’avoir pu en profiter, ardent militant syndical, fervent conseiller municipal particulièrement investi dans le Centre communal d’action sociale, Maryse Meiche s’empare aussi d’une époque. « En mars 2016, conduite par deux collègues de mon père, retraités, j’ai visité le site de Blainville, sa chaîne de montage, ses locaux syndicaux, sa cantine. L’écriture de RVI s’est aussi alimentée aux nombreuses archives retrouvées dans des cartons : tracts ronéotés de la CGT, cahiers de notes, procès-verbaux de réunions, photographies, bulletins municipaux, courriers, agendas, etc. Je me suis également documentée sur l’évolution du monde ouvrier. J’ai aussi puisé dans mes propres souvenirs d’enfance ».
Une écriture scénique aux registres variés
Outre la variété des sources, l’écriture de cette pièce navigue entre plusieurs registres. En termes de jeu, Maryse Meiche a choisi de chamarrer la palette selon les séquences autobiographiques ou documentaires. L’accent est mis sur l’instauration d’un dialogue ludique entre le théâtre et la musique « comme si celui-ci s’inventait en direct, par le biais d’une création sonore de nature à évoquer le territoire de l’usine, de la chaîne, de l’atelier ». Avec sur scène Maryse Meiche dans son propre rôle et Fabrice Naud, musicien qui bruite, joue en direct avec un assortiment d’instruments variés. La comédienne et metteuse en scène précise : « au même titre que la parole, le son sera le vecteur du questionnement qui porte le spectacle et qui pose en actes la question du travail et de ses conditions, de ses représentations dans la sphère sociale, de l’évolution du milieu ouvrier. Où sont, qui sont les ouvriers d’aujourd’hui ? Et d’ailleurs peut-on encore parler de classe ouvrière ? »
Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens
à 18h45. Tél : 01 43 76 86 56.
Pour sa nouvelle création, le metteur en [...]