« tamUjUntU » de Via Katlehong et Paulo Azevedo
Chorégraphié par Paulo Azevedo, un hymne à la [...]
Roderick George ouvre le festival Born to be a live avec la création mondiale The Grave’s Tears, une fresque chorégraphique poignante sur les années sida à New York, aux contrastes saisissants.
Sous les éclats d’une boule à facettes, sept interprètes entrent sur le plateau sur la voix de Diana Ross en utilisant une gestuelle issue du ballet. Le plateau est couvert de cendres, la lumière vacille… Formé à l’Alvin Ailey School, lauréat de prix prestigieux comme le Youth American Grand Prix, le chorégraphe américain convoque l’effervescence des clubs queers des années 1980, lieux de fête et de résistance, tout en retraçant les ravages de la maladie sur les corps marginalisés en utilisant un vocabulaire néo-classique qui étonne ici. Mêlant sensualité et gravité, la pièce juxtapose maladie et énergie de la danse. Les déhanchés disco contrastent avec les visages fermés et les tenues flottantes, évoquant à la fois les limbes et les tenues d’hôpital. Peu à peu, le groupe se désarticule, les corps lâchent, les portés deviennent chutes. La lutte contre la maladie s’incarne par des extraits du documentaire How to Survive a Plague et la lecture d’un texte de l’artiste non-binaire Alok Vaid-Menon.
L’art comme protestation
Des pas de deux tendres et sensuels jaillissent, qui déploient toutes les figures du genre, bien que, tant dans la musique que dans les mouvements, il y ait un fort courant sous-jacent de tension et de puissance qui finit par faire surface de manière spectaculaire. Au fur et à mesure que The Grave’s Tears (Les Larmes de la tombe) se développe, l’athlétisme des interprètes émerge et on assiste à un magnifique trio, en plus de solides sections à l’unisson, puis le solo final d’Aram Hasler, d’une intensité rare, réinvente le langage classique. Roderick George, artiste noir et queer originaire du Texas, puise dans sa propre trajectoire pour célébrer la résilience des communautés marginalisées. Avec The Grave’s Tears, il signe une œuvre de mémoire et de résistance, où la danse devient un cri d’amour face à l’effacement des communautés LGBTQIA+.
Agnès Izrine
à 20h30. Tél. : 03 29 79 73 47. Durée 1h.
Vu au Manège Scène nationale de Reims dans le cadre du Festival Born to be a live le 4 novembre.
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