L’homme rare de Nadia Baugré
Au Théâtre de Nîmes, la chorégraphe Nadia [...]
La rencontre entre les monstres sacrés Israel Galván et Marlene Monteiro Freitas semblait une évidence tant leur entrée sur la scène contemporaine tient de la déflagration. Voilà qui est fait !
Ce sont deux artistes entourés d’une aura certaine, deux êtres solitaires, deux solistes secouant leurs domaines artistiques pour faire émerger des formes nouvelles. Israel Galván dépasse le flamenco et le déplace. Il n’est plus andalou, il est Galván. Et c’est ce qui rend cet artiste unique, un « danseur des solitudes » selon Georges Didi-Huberman. Marlene Monteiro Freitas n’aime rien tant que le mélange des genres, le brouillage des codes avec un goût prononcé pour les transgressions en tout genre. Pour elle, « Galvan est un oiseau, un corbeau, je crois. Dès qu’il danse, il me fait danser ». Les réunir à l’occasion de ce « Portrait » consacré à la chorégraphe cap-verdienne avait donc tout de l’évidence, mais aussi de la prise de risque. En effet, quoi de plus explosif que deux personnalités aussi radicales l’une que l’autre ?
Un impromptu savoureux
Avec son titre un peu mystérieux, RI TE – Paris Intermission, permet tout de même de suivre quelques pistes. Ri-te signifie « rigole ! » en portugais, la langue de Marlene Monteiro Freitas. Un titre en or pour celle qui aime se rire de tout et déformer son visage en faisant jouer ses zygomatiques. Mais avec Galván qui vient de créer son Sacre du printemps, en anglais Rite of Spring, on pourrait imaginer voir surgir du corps du danseur quelques échos nijinskiens… Il faut dire que ces deux artistes partagent une musicalité certaine, ancrée profondément dans leurs corps. Ce spectacle va s’inventer à partir de leurs frictions et de leurs fusions, de séductions et de fascinations mutuelles. Reste que ce RI TE – Paris Intermission est une plongée dans l’inconnu qui ne durera que l’espace d’un spectacle parisien. À ne surtout pas rater donc !
Agnès Izrine
Lun., mar., ven., sam. à 19h, dim. à 17h.
Tél. : 01 42 74 22 77.
Dans le cadre du Festival d’Automne à Paris.
Au Théâtre de Nîmes, la chorégraphe Nadia [...]