Anne Teresa de Keersmaeker et Solal Mariotte présentent « BREL » une réflexion profonde sur le temps qui passe, la vieillesse, la mort, et les fracas du monde
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Passer après Guillaume Gallienne, il fallait oser. Pourtant, Jean-François Breuer navigue avec aisance dans le texte et dans la mise en scène de Patrice Mincke. Un Guillaume à la sauce belge aussi sensible qu’exubérant.
Publié en 2009, le texte de Gallienne avait quelque chose de précurseur. Aujourd’hui, cette histoire, bien qu’éminemment personnelle, résonne avec les questionnements sur la virilité. Guillaume adore sa mère et lui voue une admiration sans borne, au point de savoir l’imiter parfaitement. Pour lui, pas de débat, il est sa fille. La preuve, elle appelle toujours « Les garçons ET Guillaume » à l’heure du repas. Pourtant, il ne se définit pas comme transgenre, du moins il ne semble pas souffrir d’une dysphorie de genre qui le pousserait à entamer un parcours de transition. Il se vit fille, un point c’est tout. En même temps, peu de chance qu’un enfant d’une famille bourgeoise ayant grandi dans les années 70-80 soit calé en gender studies. La pièce est plutôt une manière de revivre dans l’instant son enfance et adolescence qu’une analyse a posteriori. Quoi qu’il en soit, son entourage ne s’encombre pas de ces détails et le pense simplement homosexuel, y compris sa mère. Stupeur, donc, quand il annonce être amoureux d’une fille !
Guillaume et les autres
Tout l’humour réside dans la confusion permanente entre Guillaume et le monde qui l’entoure. Chaque situation le confronte à son altérité : les matchs de foot, l’internat pour garçon et même la drague en boîte. Il cherchera une solution pour gommer ce décalage, mais rien n’y fait et ses errances prêtent plutôt à rire. À l’inverse, sa sensibilité et sa franchise, bien incarnées par le comédien Jean-François Breuer, lui confèrent un regard neuf sur les choses. Sa quête est symbolisée au plateau par une multitude de valises dans un dressing, lui-même sort d’un placard dont la métaphore est évidente. Au cours du récit, il enfile de nombreux costumes, comme s’il ne parvenait qu’à se forger des identités factices et fragiles. Tout à la fois déclaration d’amour aux femmes et au petit garçon qu’il était, remise en cause du lien entre sexualité et expression de genre, Les Garçons et Guillaume à table ! est une œuvre touchante et humaine. L’adaptation qu’en fait Mincke n’est pas révolutionnaire, mais apporte une certaine fraîcheur, avec un comédien tout à fait crédible.
Enzo Janin-Lopez
à 21h15, relâche les 9, 16 et 23 juillet.
Durée : 1h15
Tél : 04 88 60 72 20
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