Redécouverte de la cantate « Hiob » de Fanny Mendelssohn

Sœur aînée de Felix Mendelssohn, Fanny Hensel a vu la renommée de son génie entravée, comme d’autres compositrices majeures de son temps, par les préjugés de l’époque et de la postérité. Loin du répertoire de chambre auquel étaient généralement cantonnées les femmes, sa cantate Hiob, en hommage au prophète Job, se distingue par des envolées chorales d’une virtuosité exigeante qui n’ont rien à envier aux grands oratorios de son frère. Un même souffle épique et fervent parcourt l’unique opéra de Beethoven, Fidelio, pour lequel le compositeur a composé pas moins de quatre ouvertures, la troisième étant devenue une pièce de concert à part entière. Contemporaine de la Symphonie Inachevée, la Messe n°5 appartient aux chefs-d’œuvre méconnus de Schubert, avec de vastes proportions – une cinquantaine de minutes – qui l’apparentent à la Missa Solemnis que Beethoven concevait au même moment. Le lyrisme de l’expression pieuse s’appuie sur une originalité dans l’orchestration semblable à celle du drame religieux Lazarus dont le compositeur autrichien venait d’interrompre l’écriture.

Gilles Charlassier