Quintette, chorégraphie Emanuel Gat

En 2018, Emanuel Gat avait investi les jardins du Palais Royal dans un programme de duos transporté par la beauté des lieux et la beauté des corps. Il lui aura suffi de traverser la rue pour pousser la porte toute proche du musée de l’Orangerie. Là, dans l’écrin des Nymphéas, il prépare aujourd’hui un événement qui saura provoquer la même forme de résonance entre écriture contemporaine et splendeurs du passé. On entre aux Nymphéas comme on entrerait dans une chapelle ; un calme et une lumière limpides règnent et déjà le regard s’ouvre. C’est une excellente façon d’aborder le Quintette, qu’Emanuel Gat offre tout spécialement à la contemplation. Une façon très intéressante d’aborder son travail dans une forme de dépouillement et de proximité qui éclairera, sous un jour singulier, son écriture.

Un espace-temps suspendu

Avec lui, cinq des plus fidèles complices joueront le jeu de cet espace-temps unique, pour deux représentations exceptionnelles. Thomas Bradley, Péter Juhász, Emma Mouton, Milena Twiehaus et la magnifique Genevieve Osborne, portent en eux le répertoire du chorégraphe, jusqu’à Works récemment vu au Théâtre National de la Danse de Chaillot, partenaire de cet événement à l’Orangerie. Ils puiseront à l’intérieur de ce matériau pour recomposer, dans l’ovale des salles, la rondeur et la vivacité de sa danse, la fluidité des gestes et leur ampleur, à travers une suspension qui dira beaucoup du lien entre passé et présent.

Nathalie Yokel