Nibiru
La compagnie Art Move Concept, portée par [...]
Nadia Beugré met sur le devant de la scène les luttes de femmes africaines.
« La liberté n’est pas quelque chose de donné, c’est un risque à prendre, c’est une lutte à mener. » La chorégraphe ivoirienne Nadia Beugré, formée auprès du Dante Théâtre (où elle explore les danses traditionnelles de son pays), mais aussi à l’Ecole des Sables de Germaine Acogny (Sénégal) et à ex.e.r.ce (Montpellier), assume un propos – et un corps – engagés. Dans l’implacable solo Quartiers Libres, qui ne cesse de marquer les esprits depuis qu’elle l’a créé en 2012, elle revendique l’occupation des espaces interdits aux femmes. Dans Legacy, qu’elle crée en septembre 2015, elle revisite l’héritage de luttes féminines, notamment la marche de Grand Bassam, en 1949, qui vit des Ivoiriennes manifestant pour la libération de leurs époux, prisonniers politiques, passées à tabac par les autorités coloniales.
Un état de lutte
Ce qui anime Nadia Beugré n’est ni la technique de danse, ni le mouvement en soi : c’est avant tout un état qu’elle recherche et qu’elle active. L’état de lutte, avec l’angoisse et le courage qui le caractérisent, est donc au cœur du propos. Chaque composante de la création devient alors un engagement politique, comme le fait de créer Legacy avec une percussionniste femme, Sali Diabaté, qui joue du djembé et du balafon, traditionnellement réservés aux hommes. Car il n’y a pas de petite cause dans cette grande lutte, rappelle la chorégraphe, rendant hommage aux femmes combatives : « Comment leur bravoure peut-elle être source d’inspiration au cœur des luttes du monde contemporain ? »
Marie Chavanieux
Legacy. Du 28 septembre au 2 octobre 2015, lundi, mardi, vendredi à 21h, jeudi à 19h30, relâche le mercredi. Tél. : 01 43 13 50 50.
Quartiers libres. Le Tarmac, 159 avenue Gambetta, 75020 Paris. Du 14 au 17 octobre, du mercredi au vendredi à 20h, samedi à 16h. Tél. : 01 43 64 80 80.