Travail
Philippe Jamet présente Travail, une œuvre [...]
Pour la première fois, Sylvain Prunenec crée à l’attention du jeune public. Il en sort une proposition déroutante et absurde, qui ne trahit en rien ses précédents travaux.
Depuis quelque temps, Sylvain Prunenec se place là où on ne l’attend pas. Ses précédents solos réunis dans le triptyque Gare ! avaient révélé un chorégraphe trash, n’hésitant pas à regarder vers les extrêmes et la sensation, à la limite de la théâtralité et du burlesque. Aujourd’hui, en se tournant vers l’enfance, il prend un parti tout aussi inattendu, mais se garde bien de faire des concessions. Précis de camouflage fait sortir de la pénombre trois êtres hybrides, dont on ne sait s’ils forment une communauté animale, végétale ou minérale. Issus notamment de l’imaginaire des plasticiens Clédat & Petitpierre, ils offrent une étrange corporéité, jouent de leur apparence, font la tentative de la monstruosité pour mieux révéler les fragilités qui les habitent.
Mystère et humour
Changement d’ambiance pour la deuxième partie du spectacle : les masques tombent et, plus que de découvrir une humanité cachée, c’est l’enfance au fond de chacun des danseurs qui s’offre à nous. Balayés les mystères des personnages hésitant entre l’étrange et l’absurde, envolées les peurs suscitées par l’inconnu de ces silhouettes ! Voici trois danseurs en chair et en os, qui revisitent la tentation du camouflage ou la tentative de la cachette par des jeux loufoques directement issus des pratiques enfantines. L’inquiétude fait place au rire, l’insolite révèle le quotidien, toujours tourné en dérision.
Nathalie Yokel