Seydou Boro et Salia Sanou signent une pièce douloureuse et poignante sur la violence au quotidien.
Une femme jette sa voix dans la nuit. Elle chante la douleur, étranglée par les larmes, griffée par la révolte. Elle chante l’assaut brutal de la vie. Au sol, maculé d’ocres terreux et de cendres séchées, des êtres ploient sous les mots du souvenir, cèdent sous les volutes plaintives de la musique jouée sur scène. Corps courbés, cognés, secoués, blessés. Opprimés sous le joug primal de la force brute et qui pourtant sursautent et rugissent encore. Hantés par les violences armées qui gâchèrent l’inauguration du Centre de développement chorégraphique à Ouagadougou, fin 2006, Salia Sanou et Seydou Boro ont insufflé à ces Poussières de sang une tension dramatique poussée jusqu’au tragique. Portée par sept danseurs, cinq musiciens et une chanteuse, la danse s’y déploie en une gestuelle expressive et musclée, qui dit tout l’âpre désarroi face à la brutalité.
Poussières de sang, chorégraphie de Seydou Boro et Salia Sanou, le 13 mars 2010 à 20h30, au Théâtre Louis Aragon (24 boulevard de l’Hôtel de Ville, 93290 Tremblay-en-France. Rens. 01 49 63 70 58). Le 16 mars, à 20h30, à L’apostrophe-Théâtre des Louvrais (place de la Paix, 95000 Pontoise. Rens. 01 34 20 14 14 et www.lapostrophe.net). Le 2 avril, à 20h30, à Scène nationale de Sénart- La Coupole (Rue Jean-François Millet, 77385 Combs-la-Ville. Rens. 01 60 34 53 60 et www.scenenationale-senart.com. )