Pour Stéphane Olivié Brisson, il faut imaginer « La Mort Heureuse ».

Ce spectacle constitue pour son metteur en scène et son comédien une démarche de réhabilitation. Selon Stéphane Olivié Brisson et l’acteur allemand Richard Sammel, La Mort heureuse d’Albert Camus ne vaut pas seulement comme outil de compréhension du célèbre roman L’Étranger, publié quelques années après ce premier texte qui pour sa part n’est édité chez Gallimard dans la collection « Cahier Albert Camus » que de manière posthume, en 1971. Le héros de ce livre, qui comme le protagoniste de L’Étranger porte le nom de « Patrice Meursault », nous plonge selon les mots du comédien « dans les mystères de l’être au monde ».

Vie et mort de Meursault

Comme son fameux homonyme, ce Meursault-là commet d’entrée de jeu un meurtre qui fait de lui un personnage littéraire. Il tue un infirme dénommé Zagreus, dont il s’empare de la fortune considérable et épouse la femme avant d’entamer une errance autant géographique que mentale. Richard Sammel, qui œuvre au théâtre mais aussi au cinéma où l’on a par exemple pu le voir chez Guillermo Del Toro, Quentin Tarantino ou encore Michel Hazanavicius, incarne la vaste traversée, adaptée pour l’occasion par le metteur en scène avec la collaboration artistique du chorégraphe Jean-Claude Gallotta. Il nous mène au cœur d’une aventure dont il ressort notamment que l’argent ne fait pas le bonheur. Pour entrevoir cette vérité, il nous faudra suivre Meursault jusqu’à sa mort.

Anaïs Heluin