Le pianiste Pierre-Laurent Aimard et le désormais retraité Alfred Brendel se rencontrent en poésie et en musique.
Ce sont deux, et même trois pianistes qui se partagent l’affiche du Théâtre des Champs-Élysées pour ce « Concert du dimanche matin » offert pour son centenaire à la mémoire de Jean-Louis Barrault, qui le premier avait accueilli dans son Théâtre d’Orsay puis au Théâtre du Rond-Point les concerts dominicaux organisés par Jeanine Roze. Alfred Brendel s’est retiré il y a peu de la scène pianistique après soixante ans d’une carrière marquée par des interprétations de Mozart, Beethoven ou Schubert constamment remises sur le métier. Il se consacre désormais à la poésie, qu’il pratique dans une veine surréaliste non dénuée d’humour, et c’est dans ce rôle qu’il intervient ici, lisant ses poèmes d’où la musique n’est jamais longtemps absente. À ces courts poèmes répondent quelques miniatures composées par les Hongrois György Ligeti (1923-2006) et György Kurtág (né en 1926). Ce dernier, excellent pianiste (il faut l’avoir vu jouer ses transcriptions de Bach à quatre mains aux côtés de sa femme Marta), exprime dans ses œuvres une certaine idée du merveilleux qui n’est sans doute pas sans déplaire à Alfred Brendel. Troisième pianiste, et le seul installé au clavier, Pierre-Laurent Aimard, lui aussi un homme de mots, jamais en reste pour expliquer au public la musique d’aujourd’hui ; il interprète ces pages courtes de Ligeti (Musica Ricercata) et Kurtág (Jeux) qu’il connaît par cœur. On le retrouve – seul – cinq jours plus tard dans Bartók, Liszt, Messiaen et Ravel.
Dimanche 10 octobre à 11h au Théâtre des Champs-Élysées. Tél. 01 49 52 50 50. Places : 25 €.
Vendredi 15 octobre à 20h au Théâtre des Champs-Élysées. Tél. 01 49 52 50 50. Places : 5 à 65 €.