La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Danse - Gros Plan

Périphérique

Périphérique - Critique sortie Danse
Crédit photo : Delphine Coterel Légende photo : Isabella Soupart mêle danse et nouvelles technologies

Publié le 10 janvier 2009

Cinquième édition d’un festival des « arts mêlés » qui abolit les frontières disciplinaires et donne à voir des créations stimulantes et innovantes.

C’est dans les marges, hors du champ normé des productions joliment usinées au canon du bon goût culturel, que ce festival des « arts mêlés » va fouiner. A la périphérie donc. Pour éviter l’embouteillage du déjà vu, sortir du pré carré monochrome des genres artistiques. Née de la collaboration entre la Ville de Gonesse, le Théâtre Paul Eluard de Bezons et L’apostrophe de Cergy-Pontoise, la manifestation défait sans complexe le corset des manies « disciplinaires », qui voudraient bien ranger l’art dans des petites cases. Danse, théâtre, marionnette, vidéo, musique, arts plastiques, conférence ou rencontre… sautent ainsi les frontières et se conjuguent en créations hybrides. C’est ainsi que le chorégraphe Farid Ounchiouene s’empare de Saleté, monologue rageur de l’auteur autrichien Robert Schneider, qui raconte la vie de Sad, immigré clandestin irakien en but aux violences nocturnes comme au racisme ordinaire des bonnes gens. Insufflant sa puissance nerveuse au cœur des mots, le hip-hop donne la parole aux corps travaillés par la douleur inquiète. Avec Isabella Soupart, la danse s’aventure dans les coulisses de vies cinématographiées et se mêle aux technologies numériques. In the wind of time flotte dans l’air du temps, entre répliques piquées chez Godard et comédie de la vanité moderne. Chez Mossoux-Bonté, les corps s’aventurent dans un univers plastique insolite, pour explorer la Nuit sur le monde, entre fiction et réalité, ombre et lumière, rêves et cauchemars. Quant à Olivier Dubois, il entreprend avec Faune(s) une étonnante expérience d’interprète qui confronte la partition mythique de Nijinski à sa fidèle reconstitution puis à sa réinterprétation par le cinéaste Christophe Honoré, par le tandem théâtral Sophie Perez et Xavier Boussiron, et enfin par lui-même.
 
Place aux formes hors cadres et aux expériences atypiques
 
Dans Les marchands, critique habile de l’aliénation au travail, Joël Pommerat pousse le théâtre dans ses retranchements : il supprime les dialogues et renvoie dans les cintres la voix de la narratrice ! Véronique Bellegarde pousse le théâtre vers la musique et, avec L’instrument à pression marie le texte de David Lescot au jazz de Médéric Collignon. C’est une bande de curieuses marionnettes qui s’attaquent au Don Quichotte de Cervantès. Jean-Louis Heckel, à la tête de la Nef, et la Cie Ches Panses Vertes interrogent ainsi ce qui reste des utopies… Voici quelques-unes des propositions décalées parmi les quinze spectacles au programme. Le festival Périphérique offre donc bien des prétextes à découvertes. « La périphérie ne masque pas, elle révèle ! Par exemple prendre le périphérique c’est tourner autour avant des découvertes, vers l’intérieur comme vers l’extérieur… Pour les arts c’est pareil !… Alors sortez ! », clame Jean-Joël Le Chapelain, directeur de L’apostrophe. Chiche ?
 
Gwénola David


Festival Périphérique, du 7 janvier au 6 février 2009, à L’apostrophe-Scène Nationale de Cergy-Pontoise et du Val-d’Oise (rens. 01 34 20 14 14 et www.lapostrophe.net ), au Théâtre Paul Eluard de Bezons (rens. 01 34 10 20 20 et www.tpebezons.fr ) et dans la Ville de Gonesse (rens. 01 34 45 11 11 et www.ville-gonesse.fr )

A propos de l'événement

Festival transdisciplinaire

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