Les Quatre Jumelles
Jean-Michel Rabeux met en scène le poème [...]
Poème dramatique qu’Ibsen n’avait pas conçu a priori pour la scène, Peer Gynt est une gageure à monter. Eric Ruf relève le défi, et aménage le chemin initiatique de son héros au cœur du Grand Palais.
Peer Gynt, qui croise les genres, regorge de personnages, multiplie les rebondissements et s’affranchit des contraintes matérielles du théâtre, a la réputation d’être quasi impossible à mettre en scène. Pour affronter la « démesure mythique » de cette œuvre inclassable, Eric Ruf investit le Salon d’honneur du Grand Palais. Le metteur en scène y installe, pour illustrer le parcours existentiel de ce rêveur fantasque en quête de lui-même, « une grande route sur laquelle défilent et se perdent nos fantômes et nos rêves ». Selon un dispositif bi-frontal, on suit Peer Gynt, mauvais garçon acculé à la fuite pour avoir déshonoré une jeune mariée le jour de ses noces, batifolant parmi les trolls, exilé en Afrique où il devient marchand d’esclaves, avant de revenir en Norvège, pour y retrouver l’amour de Solveig, dont le chant (magnifié par Grieg) est peut-être le seul moyen de cette réalisation de soi qui taraude tant Peer Gynt.
Catherine Robert
Peer Gynt, de Henrik Ibsen, mise en scène d’Éric Ruf. Du 12 mai au 14 juin 2012, à 15h et 19h ; relâche le mardi. Salon d’honneur du Grand Palais. Entrée square Jean-Perrin, avenue du Général Eisenhower, 75008 Paris. Tél : 08 25 10 16 80.