Pas assez Suédois par le CCN-Ballet de Lorraine

Entre 1920 et 1924, cinq saisons et vingt-six ballets. Les Ballets Suédois, fondés par Rolf de Maré et dirigés par le danseur et chorégraphe Jean Börlin, créent un véritable électrochoc artistique. Mais comment raviver leur éclat un siècle plus tard ? Le temps d’une soirée, le CCN-Ballet de Lorraine invite trois chorégraphes à s’emparer d’une des pièces de leur répertoire. Pour Danses crues, Dominique Brun s’inspire de La Nuit de la Saint-Jean, seul ballet suscité par le folklore suédois pour le confronter à d’autres danses vernaculaires. Latifa Laâbissi interroge Le Marchand d’oiseaux dans Fugitives archives et opère une sorte de téléscopage entre les images d’archives des Ballets suédois et notre imaginaire d’aujourd’hui, pour constituer une danse drôle, érotique, grotesque et inquiétante. Volmir Cordeiro propose Erosion pour dénoncer le substrat de L’Homme et son désir et met en scène l’homme comme maître d’une situation colonisatrice de la femme comme de la forêt amazonienne. Enfin, Petter Jacobsson et Thomas Caley revisitent le mythique Cinésketch, revue festive et insolente signée Picabia et René Clair dans une performance échevelée réintitulée Mesdames et Messieurs.

Agnès Izrine