Orchestre de chambre de Paris

Il est des programmes symphoniques qui intriguent : qu’est-ce qui peut bien réunir Beethoven et trois compositeurs français aussi dissemblables que Théodore Dubois, dont l’esthétique se rattache plutôt au XIX^e siècle finissant, Ravel, avec un concerto qui regarde vers le jazz, et Philippe Manoury, l’un des grands compositeurs d’aujourd’hui ? Peut-être tout simplement l’universalité des émotions humaines, telle qu’elle s’exprime dans l’élégie symphonique In memoriam mortuorum de Dubois, dans la marche funèbre qui constitue le second mouvement de la Symphonie « héroïque » de Beethoven, dans la longue mélodie de l’Adagio du Concerto en sol de Ravel ou dans ces Trauermärsche (« marches tristes ») de Manoury.

J.-G. Lebrun