La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Avignon / 2013 - Entretien Philippe Caubère

On dirait le Sud

On dirait le Sud - Critique sortie Avignon / 2013 Avignon Théâtre des Carmes - André Benedetto
Crédit photo : Michèle Laurent

Le Mémento occitan / d’André Benedetto / mes de Philippe Caubère

Publié le 27 juin 2013 - N° 211

Philippe Caubère interprète Le Mémento occitan d’André Benedetto : une épopée lyrique en français, scandée de langue occitane, et un double hommage au Sud et à l’inoubliable directeur du Théâtre des Carmes.

« L’identité occitane dépasse les caricatures. »

Vous renoncez à jouer les trois spectacles initialement prévus. Que s’est-il passé ?

Philippe Caubère : Je me suis rompu le tendon d’Achille, en plein élan, à la deuxième de la reprise de La Danse du Diable. Je m’étais pourtant bien préparé, mais Achille et son tendon m’ont lâché, et la guérison est affaire de quelques mois. Je pourrais reprendre Urgent crier ! et Marsiho en septembre ou octobre, mais je dois attendre décembre pour rejouer La Danse du Diable. C’est d’autant plus cruel car commencer à rejouer ce spectacle a vraiment conforté mon envie de le reprendre, mais, finalement, ça me permet de prendre du champ, de m’occuper sérieusement de l’édition finale de mes pièces, et de chercher un théâtre pour une reprise à Paris en 2014. En revanche, j’ai la chance d’avoir deux spectacles « assis » dans mes projets : Jules et Marcel, et Le Mémento occitan, sorte de road movie sur un tabouret, accompagné par la guitare de Jérémy Campagne, que je travaille depuis deux mois et dont je vais pouvoir assurer les représentations.

Pourquoi avoir choisi de jouer ce texte ?

P. C. : Urgent crier ! était un portrait de Benedetto ; ce spectacle-là sera plutôt comme un hommage à un torero qui serait mort dans l’arène, que je veux dédier à Frances, sa compagne. Voilà quatre ans qu’il est mort, parti comme un fou dans une de ses légendaires colères, et terrassé par un malaise dans les vignes de Tavel. Le Mémento occitan est son autoportrait. Je veux clamer aujourd’hui cette poésie élégiaque et engagée d’un troubadour sur sa moto.

Quelle est la couleur de ce Sud auquel vous-même et Benedetto rendez hommage ?

P. C. : Le combat occitan des années 70, c’est celui du Larzac et du plateau d’Albion, mais la Provence, c’est aussi Mistral et le soupçon de la réaction… L’identité occitane dépasse les caricatures : elle est une chose éternelle, qui regroupe tout ce qui se trouve au sud de la Loire, de Bordeaux à l’Italie, de l’Espagne à Clermont-Ferrand. Moi-même, je ne peux pas me détacher de mon enfance marseillaise, et Marseille, c’est tout sauf le foot ! Il y a une telle richesse, une telle diversité dans cette ville tellement belle, tellement laide, une telle violence aussi, qu’elle inspire une passion qui interdit qu’on la réduise à une ville désargentée qui jouerait au foot pour se consoler… Le Sud, ça veut dire une identité particulière, et j’ai envie d’exprimer poétiquement cette identité, qui n’est ni Paris, ni la France, qui est celle d’un autre pays que, là encore, on ne peut pas réduire à la pagnolade.

 

Propos recueillis par Catherine Robert

A propos de l'événement

Le Mémento occitan
du vendredi 12 juillet 2013 au jeudi 25 juillet 2013
Théâtre des Carmes - André Benedetto
6 place des Carmes, 84000 Avignon

Avignon Off. Théâtre des Carmes – André Benedetto, 6, place des Carmes. Les 12, 13, 16, 19 et 25 juillet, à 22h30. Tél. : 04 90 82 20 47. Le 20 juillet à 18h30, sur la place de la Fontaine de Tavel.
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