The Game of Nibelungen : Laura Gambarini réactive et répand joyeusement la légende médiévale germanique
Programmé au 11 • Avignon dans le cadre de la [...]
Comment être heureux ? Question essentielle sur laquelle se penche la Compagnie des fourmis dans la lanterne avec un spectacle jeune public visuellement original, qui pêche cependant par sa narration.
Tout commence avec un coach en développement personnel. Ou un gourou peut-être. Un de ces charlatans qui fait comme s’il existait des recettes du bonheur simples comme des ficelles à tirer. Il a même écrit un bouquin tout bonnement intitulé Soyez heureux. On est responsable de son bonheur, il n’y a aucune fatalité : les mantras qu’il diffuse ont l’arrière-goût néo-libéral des visions du monde à l’américaine en mode « rien n’est impossible, il suffit de le vouloir ». Une pensée qui se heurte cependant à la réalité des personnages imaginés par Pierre-Yves Guinais et Yoannelle Stratman, concepteurs de ce spectacle et manipulateurs de ses marionnettes. Celles-ci habitent toutes le même immeuble. Celui de notre monde où chacun n’est pas logé à la même enseigne et ne réside pas au même étage. Toutes n’ont pas la tête sur les épaules. Corps carré, long cou de guingois ou le crâne à hauteur de ventre, elles ont en général des allures de boîtes en carton qui se seraient croisées avec les enfants de Monsieur et Madame Patate.
Si le bonheur était dans le pré
L’aspect visuel est séduisant, original et intrigant. L’univers musical progresse par séquences variées qui rythment la narration. L’histoire est sans parole ou presque. Beaucoup d’efforts, de ahanements, de tâtonnements de la part des personnages. Si le bonheur était dans le pré, il suffirait de se pencher pour le cueillir. Il n’est pas non plus dans ces cartons que l’un d’eux ne cesse de se faire livrer. Ni dans le corps musclé qu’un autre voudrait arborer. Chacun cherche à se remettre à l’endroit. Mais nous sommes tous un peu déséquilibrés. Ce qui importe alors, c’est sans doute la relation à l’autre. La lumière intérieure plutôt que les sunlights des paradis artificiels. Les désirs, en soi. Très poétique parce que le sens ne se donne pas d’emblée, Nos petits penchants perd cependant le spectateur dans une narration insuffisamment fléchée, pas assez structurante. Les personnages finissent par s’y ressembler. Les étapes de l’action par se confondre, et les effets par se dissiper à force de se répéter. C’est dommage, mais cela n’enlève rien à la beauté de l’univers que déploie ce spectacle, à son esthétique délicate et d’une grande inventivité.
Eric Demey
à 10h. Relâche chaque mercredi. Tel : 04 90 03 01 90. Durée : 55mn. Spectacle vu au Théâtre Dunois à Paris en juin 2022. À partir de 7 ans
Programmé au 11 • Avignon dans le cadre de la [...]
À Mother City, les ouvrières d’une fabrique [...]