Nino Rota avec le Traffic Quintet et Daniel Yvinec

On connaît forcément les musiques qu’il a composées pour la majorité des films de Fellini – exemple magistral de tandem compositeur-réalisateur qui n’a d’égal que celui d’Hitchcock et Bernard Herrmann -, mais on sait moins que Nino Rota (1911-1979) fut un musicien complet, de culture classique. Formé au conservatoire de Milan, sa ville natale, puis au Conservatorio de musica Santa Cecilia de Rome, il a laissé, outre son abondante production cinématographique riche de plus de 150 films, une œuvre de concert abondante : dix opéras, quatre symphonies, des concertos, des œuvres pour piano, de la musique de chambre, etc. Aucune raison de s’étonner qu’il ait les honneurs de la programmation de Radio-France. En attendant que les orchestres maison mettent certaines de ces partitions à leurs programmes, deux concerts sont à remarquer : celui du Traffic Quintet dirigé par Solrey qui revisite dans des arrangements sur mesure des partitions pour l’image (Casanova, Le Parrain, Rocco et ses frères, Roméo et Juliette, La Dolce Vita, Amarcord…), le 23 à 18h ; et le lendemain, celui du bassiste, producteur et arrangeur Daniel Yvinec qui invente, sous le titre « Je me souviens », avec la science du casting et le sens poétique qu’on lui connaît, une promenade dans l’univers de Nino Rota en réunissant de nombreux artistes invités (le 24 à 18h).

Jean-Luc Caradec