Nina Stemme
L’une des grandes voix straussiennes du moment est à l’affiche de la
Salomé donnée à la Salle Pleyel.
Pendant quelque temps, Nina Stemme a hésité entre faire carrière dans
l’administration économique ou se lancer dans le chant. On ne peut que se
réjouir que la Suédoise ait opté pour l’univers lyrique tant elle s’impose à
l’heure actuelle comme l’une des voix les plus excitantes dans l’opéra
germanique. Son dernier enregistrement (EMI) est ainsi entièrement dédié à
Richard Strauss (avec l’Orchestre du Covent Garden dirigé par l’excellent
Antonio Pappano). Dans les scènes finales de Salomé et de Capriccio,
Nina Stemme impose une plénitude vocale en osmose avec la largeur de phrasé
straussienne. Sa présence intense évite l’écueil emphatique de ce répertoire.
Sur le même disque figurent également les Quatre derniers Lieder, où le
timbre de la belle nordique se pare d’un vibrato sensible et raffiné. A la Salle
Pleyel, Nina Stemme promet d’incarner une Salomé d’exception. D’autant qu’elle
sera entourée de partenaires de premier plan, comme Anja Silja (Hérodiade) ou
Rainer Trost (Narraboth). On espère que Chris Merritt (Hérode) nous fera oublier
sa très moyenne prestation dans La Juive donnée il y a quelques mois à
l’Opéra Bastille. La Salle Pleyel a par ailleurs convié la plus germanique des
formations françaises, l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, et son actuel
patron, l’incandescent Marc Albrecht. Quant à Nina Stemme, elle n?est pas prête
de mettre un terme à son tropisme straussien : elle sera ensuite à l’affiche d’Ariane
à Naxos à Genève et du Rosenkavalier au Deutsche Oper de Berlin.
A. Pecqueur
Mardi 29 mai à 20h à la Salle Pleyel. Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 60
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