Nightcall

Ne nous y trompons pas : Mickaël Phelippeau n’est pas un chorégraphe de l’adolescence. Même si cette carte blanche thématisée réunit les jeunes gens avec qui il a noué une relation jusqu’à les emmener sur le plateau ou dans ses bi-portraits photographiques, le cœur de sa démarche ne se situe pas à cet endroit-là. Le chorégraphe envisage ce travail comme il a pu le faire avec un prêtre, un danseur breton, un chœur lyrique… : il met en scène quelque chose de la rencontre, donne à voir l’individu ou le groupe sous forme d’un portrait décalé, dans lequel se nicheraient, en creux, les croisements possibles avec un acte artistique à deux têtes.

Soirée jeune et jaune

Le chorégraphe a rencontré Ethan quand il était enfant. Aujourd’hui, le jeune homme porte magnifiquement sa sensibilité et son histoire sur scène, et la présence de Mickaël s’efface presque. A côté de Pour Ethan, la soirée restitue la démarche plus récente entamée avec une jeune fille, intitulée Avec Anastasia. On note l’écart entre Pour et Avec, car chaque rencontre s’appuie sur la personne, et Anastasia a su emmener le chorégraphe vers d’autres terrains de jeu. A la fin de la soirée, où l’on verra également des Bi-portraits photographiques, on en saura un peu plus sur ce qui façonne ces adolescents… Mais que découvrira-t-on sur ce chorégraphe, qui se cache derrière son éternel habit jaune ?

Nathalie Yokel