Sonate d’Automne
Françoise Fabian et Rachida Brakni [...]
Pour sa première venue au Théâtre de la Ville, le metteur en scène allemand Thomas Ostermeier présente une adaptation de la célèbre nouvelle de Thomas Mann : Mort à Venise.
De La Mort à Venise, nouvelle de Thomas Mann publiée en 1912, beaucoup ne connaissent que l’adaptation cinématographique réalisée, en 1971, par Luchino Visconti. Pour la version théâtrale qu’il met en scène au Théâtre de la Ville (spectacle créé au Théâtre national de Bretagne, en novembre 2012), le directeur artistique du Théâtre de la Schaubühne, à Berlin, a souhaité prendre ses distances avec le film culte et revenir au texte originel. Plongée dans le monde des sentiments, des ambiguïtés et des complexités humaines : Thomas Ostermeier sonde le rapport entre abîmes intimes et règles extérieures.
Entre abîmes intimes et règles extérieures
Cherchant à savoir comment « vivre des désirs aussi sombres » que ceux de Gustav von Aschenbach (personnage principal de La Mort à Venise), le metteur en scène allemand poursuit le parcours théâtral qu’il a initié au milieu des années 1990. Un parcours à travers lequel il s’attache à « parler d’aujourd’hui et [cherche] à saisir les comportements humains »(1). « Pourquoi sommes-nous ce que nous sommes, pourquoi agissons-nous comme nous agissons… ?, se demande-t-il. Sur scène, ce sont moins les effets théâtraux qui m’intéressent que de partager un regard sur le monde, de raconter quelque chose de nos vies à nous, de la réalité qui nous entoure » (1). Des vies et une réalité qui font naître, ici, une « poésie des incertitudes, de l’inquiétude ».
Manuel Piolat Soleymat
(1) La Terrasse n° 200 – Avignon en scène(s) 2012
Françoise Fabian et Rachida Brakni [...]