Monaco Dance Forum

Une danse collective qui se transforme, qui se reprend, qui laisse jaillir les violences de la vie dans un flux sans retour : BiT, la dernière création de Maguy Marin, est une oeuvre majeure. Présentée le 16 décembre, elle sera l’un des grands moments du Monaco Dance Forum – qui nous réserve d’autres belles découvertes. Sidi Larbi Cherkaoui et la danseuse chinoise Yabin Wang ouvriront le bal ( 生长 Genesis, les 13 et 14 décembre), avant de laisser place à la recherche que mène Mélissa von Vépy sur l’ambiguïté des marionnettes, mues par une cause extérieure et pourtant d’une expressivité saisissante (Vielleicht, le 15 décembre). Siena, de la compagnie La Veronal, inspirée de la Renaissance toscane (le 17 décembre), et les investigations d’Emmanuel Gat dans le souffle et la voix des danseurs (Plage romantique, le 18 décembre) nous entraînent dans la suite du voyage, qui comprend également des ateliers et masterclasses, un colloque (Les utopies du musée, les 17 et 18 décembre) et la projection du film de Dominique Delouche, Serge Lifar musagète (le 21 décembre).

Entre Monaco et la Russie

Enfin, le Monaco Dance Forum accueille le Ballet du Théâtre Bolchoï, qui pour la première fois a invité un chorégraphe étranger à créer un ballet narratif d’une soirée entière : Jean-Christophe Maillot a choisi de monter La Mégère apprivoisée. Le texte de Shakespeare devient ainsi le socle de la rencontre du chorégraphe monégasque avec les interprètes russes, réputés aussi bons comédiens que danseurs. La pièce, créée en Russie en juillet dernier, a été reçue avec enthousiasme. Enfin, pour clôturer le festival, une autre chorégraphie de Jean-Christophe Maillot, Faust, sera interprétée par les Ballets de Monte-Carlo, à laquelle il insuffle – en tant que directeur depuis 1993 – son énergie et son goût pour une danse généreuse et exigeante.

Marie Chavanieux