Oui, oui, pourquoi pas, en effet
Carlotta Sagna met en jeu la mémoire de la [...]
Oui, oui, pourquoi pas, en effet
- Critique sortie DanseModify
Thomas Hauert distille les troubles de la métamorphose dans une pièce d’une
hypnotique étrangeté.
Chez Thomas Hauert, le mouvement semble toujours finir par s’échapper des
lignes austères d’une grammaire chorégraphique au millimètre pour broder de
savants motifs, tout en soyeuse fluidité. Sa danse, inventive, virtuose, tresse
au fil du temps la foisonnante matière d’une gestuelle abstraite nourrie par
l’improvisation. Pour Modify, ce Suisse allemand installé en Belgique a
coulé sa partition dans les sombres chants russes d’Alfred Schnittke, contaminés
par les mélodies profondes de Haendel et les compositions électro-acoustiques d’Aliocha
Van der Avoort. Les six danseurs, parfois absorbés dans la gigantesque
photographie de Manon de Boer qui dévoile l’intimité d’une chambre, évoluent au
milieu d’un désordre coloré d’objets quotidiens. Leurs corps tantôt
s’enchevêtrent en amas organiques, tantôt s’abandonnent au flux des
circulations, ciselant d’infinies digressions dans les espaces géométriques de
l’imaginaire. Modify distille à pas comptés l’étrangeté peu à peu
hypnotique de la métamorphose.
Gw. David
Modify, chorégraphie de Thomas Hauert, le 3 avril à 20h30, à La Coupole,
Scène nationale de Sénart, Rue Jean-François Millet, 77 381 Combs-La-Ville. Rens.
01 60 34 53 60 et www.scenenationale-senart.com.