Le Ciel, la nuit et la fête, entretien avec Emilien Diard-Detoeuf
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Un solo façon stand-up de cirque fait d’énormes éclats de rire, qui couvrent une réflexion sur les identités plurielles, dévoilée ici par Mounâ Nemri.
« Cette appellation de « stand-up de cirque » est venue à travers des retours qu’on m’a faits du travail en cours. Je ne m’attendais pas à cette forme d’écriture, mais le terme m’a plu car cette forme a quelque chose de très populaire. Je vois Mektoub comme une autofiction, très inspirée de ce que j’ai vécu. A cela, j’ai ajouté quelques épices… Il y a un vrai sens à ce que le spectacle soit sorti maintenant, surtout en cette période où on essaye de nous monter les uns et les unes contre les autres, où les oppressions envers les minorités ethniques, envers les femmes, sont vives, où ça s’enflamme de partout. Pourtant, l’envie première n’était pas de parler de thématiques sociales, mais de toutes les facettes qui nous composent toutes et tous, et de leur acceptation et affirmation. Il s’avère que je suis une femme, que je suis d’origine maghrébine, que j’ai grandi en cité, et que je fais de l’art, donc ça parle inévitablement de tout ça.
Un tempérament de feu
Je pense sincèrement que ce dont je peux le mieux parler, c’est de ce que j’ai expérimenté moi-même. Mes deux parents sont tunisiens, j’ai été formée dans une école où nous étions très peu d’arabes, et j’ai mis longtemps de côté mon arabité. C’est revenu ces dernières années. J’ai toujours eu ce tempérament de feu, un peu rentre-dedans. Et en même temps j’aime bien réfléchir aux choses, à ce que je fais, au monde qui nous entoure, donc il y a toujours eu ce petit côté intellectuel qui peut, avec la confiance en soi, paraître un peu pédant par endroits. Expérimenter les personnages m’a amenée à pouvoir rire de moi, de toutes ces facettes, de cette tatie rebeu qui en fait vraiment trop avec son arabité, qui est là avec tous ses clichés, de cette ado de cité qui a plein de colère en elle mais qui est nourrie par la peur, et de cette artiste perdue qui ne fait que se poser des questions dans ce petit monde “artistocrate“… »
Propos recueillis par Nathalie Yokel
à 14h, relâche le 11. Ile Piot, 22 chemin de l’île Piot. Tél. : 06 48 44 94 23 / 07 87 23 70 92.
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