Mathieu Salama

C’est un voyage dans la Sérénissime qui a poussé Mathieu Salama sur le chemin de l’art lyrique. Lui qui jusque-là était davantage attiré par les grands de la chanson française tels que Barbara, Piaf, Brel ou Aznavour, s’est d’un coup pris de passion pour l’art des castrats, au cours d’un concert donné par un contre-ténor. A partir de cette émotion aussi fondamentale que fondatrice, il n’a eu de cesse de travailler sa voix de sopraniste auprès de Nicole Fallien ou Philippe Jaroussky, et ira jusqu’à fonder sa propre école de chant : Crescendo.

Airs de castrats mais aussi de sopranos et d’altos

Au vu de sa biographie, on ne s’étonnera pas que son nouveau récital à la Salle Cortot rende hommage au plus Vénitien des musiciens : Vivaldi. Un compositeur dont il chante de nombreux airs d’opéras (La Merope, Ottone in villa, Andromeda liberata) ou un extrait du Nisi Dominus. L’autre grande figure du baroque à laquelle se consacre Mathieu Salama est Haendel dont il interprète des airs célèbres comme « Svegliatevi nel core » de Giulio Cesare ou « Dove sei amato bene ? » de Rodelinda. Grâce à sa tessiture extrêmement étendue, le contre-ténor fait ainsi revivre non seulement des pièces écrites originellement pour les castrats mais aussi pour des sopranos et altos. Il en ressort de nouvelles couleurs, des inflexions surprenantes. Pour parfaire cette plongée dans la musique du XVIII^e siècle, Mathieu Salama est accompagné par un ensemble de musique de chambre baroque qui exécutera notamment la Sonate en la mineur de Vivaldi.

Isabelle Stibbe