Hélène et Sophocle, mise en scène Laurent Fraunié
Hélène Géhin porte son regard clownesque sur [...]
Théâtre - Gros Plan /Avignon Off 2021
Pourquoi fait-on du théâtre lorsque rien n’y prédispose socialement ? Jacques Descorde tente de répondre à cette question en s’inspirant des silences de son père et de l’effacement des ouvriers.
« Cette question est le point de départ de mon texte : qu’est-ce qui fait qu’aujourd’hui je sois auteur et metteur en scène de théâtre alors que mon père a été toute sa vie ouvrier spécialisé et ma mère femme de ménage et qu’à la maison il n’y avait pas de livre et qu’on ne s’intéressait pas vraiment au cinéma, à la musique, à l’art en général et encore moins au théâtre ? » dit Jacques Descorde. Pour y répondre, il invente un homme, ancien soudeur, qui soliloque dans sa chambre d’hôpital avec Nana Mouskouri, sa chanteuse préférée, le fantôme de sa « petite femme » ou celui du médecin aux allures de pélican hautain et aux soupirs empreints de mépris de classe.
Les mots pour le dire
Il évoque son serin jaune, ses mots fléchés, sa vie, son travail… Et faut que ça sorte, faut que ça gueule, comme il le faisait avant, au volant, dans sa baignoire ou contre un oreiller pour ne pas gêner les voisins et éviter de gueuler sur son môme… Parce qu’il « y a des moments où il faut dire pour pas tomber malade » ! En s’inspirant librement de la parole de son père, ou « plus exactement et parce c’était un taiseux », de son énergie « et de sa très souvent mauvaise humeur », Jacques Descorde dit le monde déboussolé et les changements sociaux qui ont désintégré le monde ouvrier, sapé ses espoirs politiques et défait les liens qui en faisait une classe qui n’avaient peut-être pas les mots, mais qui avait alors un nom…
Catherine Robert
à 13h. Relâche les 12, 19 et 26 juillet. Tél. : 09 74 74 64 90. Durée : 55 min.
Hélène Géhin porte son regard clownesque sur [...]