Le récit d’un homme inconnu
Dans la Russie de la fin du XIXème, un [...]
Domenico Carli et Michel Voïta adaptent L’Iliade, offrant à la modernité de méditer sur le choix d’Achille : pourquoi préférer une vie brève et glorieuse à la douceur pacifique d’une existence sans heurts ?
Pourquoi le choix de ce texte ?
Michel Voïta : Comme L’Odyssée ou L’Enéide, L’Iliade fait partie de l’ADN de l’humanité ! On connaît ces œuvres même quand on ne les a pas lues ! Elles nous constituent depuis toujours et il est indispensable de les revisiter. Nous considérons pour notre part L’Iliade sous l’angle du choix d’Achille. L’Iliade commence par le retrait d’Achille des combats, après une humiliation. Il se met alors à réfléchir, notamment sur le choix de la vie brève au détriment de la vie longue, qui fait écho au choix d’Ulysse. D’ailleurs, lorsque dans L’Odyssée, Ulysse retrouve Achille en visitant les Enfers, celui-ci lui rappelle le choix qu’il a fait dans cette alternative, et il le regrette ! Qu’en est-il pour nous ? Revisiter le choix d’Achille, c’est questionner nos choix individuels, affectifs, sociétaux, politiques.
« Remettre ce récit figé par le livre dans les mains des conteurs. »
Comment adaptez-vous cette histoire bouillonnante ?
M.V. : Si on prend l’idée d’adaptation au pied de la lettre, il est évident qu’on est contraint à la superproduction ! Ce n’est pas notre parti. Nous sommes face à un de ces récits tardivement mis à l’écrit, qui étaient dits par des aèdes. J’ai voulu remettre ce récit figé par le livre dans les mains des conteurs. Sept comédiens prennent en charge les différentes parties de ce récit, parfois seuls, parfois de façon chorale, parfois en jouant certaines scènes. Loin de l’imagerie simpliste du coin du feu, le conteur est le flamboyant preneur de parole. Il est essentiellement théâtral, puisque, au théâtre, on ne fait que raconter, même si on y fait semblant de jouer.
Propos recueillis par Catherine Robert
Tél : +41 21 625 84 29. www.tkm.ch
Dans la Russie de la fin du XIXème, un [...]