Instances
Pour sa 16e édition, le festival Instances [...]
Jeune chorégraphe brillant, Noé Soulier présente à Chaillot Les Vagues, sa nouvelle création.
De pièce en pièce Noé Soulier, un des chorégraphes les plus doués et inventifs de sa génération, affine sa gestuelle singulière et ses procédés de composition. Dans Removing, créé en 2015, il utilisait des mouvements pratiques comme frapper, éviter, lancer, en les détournant de leur but habituel ou en les interrompant. Il les déclinait en de multiples unissons ou contrepoints, créant ainsi conjointement une impression de familiarité et d’étrangeté fascinante. L’année suivante, avec Faits et gestes, il ajoutait à ces actions des séquences chorégraphiques abstraites et des gestes porteurs de sens, suggestifs. Les six danseurs, dont Noé Soulier lui-même, improvisaient, dans les séquences de groupe, à partir des phrases écrites.
Une recherche formelle provoquant l’émotion
Il poursuit et approfondit aujourd’hui cette recherche dans un nouvel opus intitulé Les Vagues. Là encore, il a demandé à ses cinq interprètes d’improviser à partir de phrases et de règles d’interaction préétablies, mais le résultat est cette fois précisément fixé avant les représentations. Deux musiciens de l’Ensemble Ictus, groupe installé dans les locaux de Rosas, la compagnie d’Anne Teresa de Keersmaeker, partagent la scène avec les danseurs. Noé Soulier, qui a étudié le clavecin, a composé la musique percussive avec eux en même temps qu’il créait la chorégraphie. Pour en régler la rythmique, il s’est appuyé sur la langue de Virginia Woolf et de son livre The Waves (Les Vagues). Il dit apprécier sa musicalité particulière autant que la sensorialité qui affleure de son écriture. A travers ses explorations formelles, c’est l’émotion, le sensible, que l’artiste associé au CND depuis 2014 convoque et provoque. « Il ne s’agit pas de faire un mouvement qui rappelle explicitement tel ou tel événement, mais de construire des gestes qui par leurs aspérités sont à même d’activer notre mémoire corporelle avec toutes ses ramifications physiques et psychologiques » écrit-il. Une raison supplémentaire de courir découvrir cette nouvelle pièce qui promet d’être captivante.
Delphine Baffour
Le 14 novembre à 19h45, les 15, 16 novembre à 20h30 et le 17 novembre à 15h30. Tél. 01 53 65 30 00. Durée : 1h.
Également les 18 et 19 décembre au Théâtre Garonne, Toulouse, les 1er et 2 février au Kaaitheater, Bruxelles, les 19 et 20 mars à l'Opéra de Lille, le 25 avril au Théâtre d'Orléans, le 10 mai au Theater Freiburg.
Pour sa 16e édition, le festival Instances [...]