Mesure de nos jours
Claude-Alice Peyrottes reprend son adaptation [...]
Olivier Fenoy et Cécile Maudet mettent en scène l’adaptation du roman de Dostoïevski selon une vision eschatologique qui transcende la culpabilité collective par la possibilité d’un salut commun.
« Alors élève à la Comédie-Française, Olivier Fenoy a été marqué par la mise en scène de Crimes et Châtiments par Michel Vitold. Très épris d’absolu à l’époque, il avait découvert quelque chose de profond chez Dostoïevski, tout en considérant que Vitold le traitait de manière trop psychologique. Lui semblait manquer la dimension verticale : cette traversée du noir qui, chez Dostoïevski, n’a de sens que dans une vision eschatologique de la destinée humaine au cœur de l’obscurité. Dostoïevski n’est pas seulement un désespéré de la nature humaine : voilà ce que nous voulons montrer, en suivant chaque personnage dans sa quête. Plus on va bas, comme par exemple les putains ou les criminels, plus on a de chance de remonter ou d’advenir à soi-même.
De l’obscurité à la lumière
Nous avons travaillé à partir de l’adaptation de Copeau, en introduisant la traduction d’André Markowicz et en changeant la fin. Il y avait, dans cette adaptation initiale, un côté thriller qui aboutissait à quelque chose d’un peu fleur bleue. Or, nous voulions pouvoir faire comprendre ce que chaque personnage vit pendant cette traversée, en nous reposant sur les comédiens et leur chemin de travail. Fondamental pour nous, le « tous coupables pour tous et de tout ». La culpabilité n’est jamais personnelle, chez Dostoïevski, elle est commune. L’opposition entre le bien et le mal, les gentils et les méchants, n’existe pas. N’importe lequel des frères a pu tuer le père. La culpabilité est commune, mais on est aussi sauvé ensemble. »
Propos recueillis par Catherine Robert
du mercredi au samedi à 20h30 et le dimanche à 16h. Tél. : 01 48 08 39 74.
Claude-Alice Peyrottes reprend son adaptation [...]