Les Fouteurs de Joie « Des étoiles et des idiots »

Ils ont fait de la comédie leur profession de foi musicale, extrêmement prosélytes, cherchant à nous embarquer sans transition dans leur tourbillon de farce fine, de chansons sketches avec cuivres, clarinette, ukulélé, guitares, banjos, contrebasse, percussions et autre accordéon. Les Fouteurs de Joie déclinent des thèmes du quotidien dont les drôles de clichés font sens commun – des ruptures devant la baraque à frites, des comptines revisitées, la jeunesse qui file, la soif de vivre en faisant un peu n’importe quoi. Ils ne s’interdisent rien : reprendre un tube allemand des années 80 au kazoo, mégaphone, tuba et accordéon, tourner un clip dans un abattoir, interpeler Johnny, gueuler son amour, hurler à la mort, se mettre dans la peau des mignons comme des affreux.

Y a de la joie !

On est ravis de faire partie, le temps d’un clip, d’un spectacle ou d’un album (Des étoiles et des idiots, paru chez L’Autre Distribution), de cette bande de potes complice, sûrs d’eux, franchement joviaux tout en gardant un sérieux à toute épreuve. Tirés à quatre épingles en toutes circonstances, en chemises, bretelles, accessoires Troisième République, et autres petits détails qui tuent, ils chantent l’andouillette et l’amour avec la même implication. Car tout ça a la même importance dans leur univers atemporel très théâtral, où chacun joue le jeu et tous s’y prennent, au jeu de la joie, de l’euphorie tranquille mais virevoltante, qui fait aimer l’instant présent.

 Vanessa Fara